Le conseil touristique népalais débute l’année sous le feu des critiques après avoir durcit les règles encadrant l’alpinisme sur l’Everest. Dorénavant, plus de courses en solo et ceux souffrant de cécité ou ayant perdu plus de 2 membres ne peuvent plus prétendre atteindre le Toit du Monde. En imposant ces nouvelles règles, le ministère népalais du tourisme pense pouvoir réduire le nombre d’accidents mortels sur l’Everest.
Elles étaient en discussions depuis 1 mois et sont devenues effectives au 1er janvier. Maintenant, tout alpiniste désireux de s’attaquer aux 8848 mètres de la montagne devra être accompagné de guides et de sherpas, qui devront, quant à eux, passer un certificat officiel. Toutefois, la clause imposant un âge minimal de moins de 76 ans n’a pas été retenu même si le gouvernement a maintenu l’interdit pour les moins de 16 ans.
Si pendant de nombreuses années, l’Everest est resté le terrain de jeu d’alpinistes chevronnés, la récente baisse des coûts a dépenser pour son ascension fait que le sommet a vu une explosion du nombre d’aspirants alpinistes, principalement originaires de Chine et d’Inde. Les plus expérimentés ont fait entendre leurs inquiétudes de voir ainsi l’Everest dangereusement surpeuplé.
Alan Arnette, véritable vétéran des hauts sommets déclare que l’interdiction des personnes amputées ou aveugles se pare d’ignorance et d’irrationalité. « S’il s’agit de protéger les gens contre leurs propres ambitions alors la moitié des alpinistes qui entreprennent chaque année l’ascension de l’Everest devraient subir les restrictions en raison de leur manque d’expérience pour gravir en toute sûreté l’Everest » écrit-il sur son blog.
Ces nouvelles régles ont également fait réagir Hari Budha Magar, un soldat népalais Gurkha qui a perdu ses deux jambes en Afghanistan et qui s’entraine actuellement pour devenir le premier « double amputés au dessus du genou » à vaincre l’Everest. « Le Népal devrait être fier de moi et non pas m’interdire l’ascension » déclare-t-il sur Facebook. « Je le ferai, même si le gouvernement me l’interdit. Rien n’est impossible » ajoute-t-il.
Selon la base de données Himalaya Database, 29 personnes souffrant d’handicaps ont tenté l’ascension du Toit du Monde. 15 ont atteint le sommet, 2 sont morts. Parallèlement, 288 personnes sans problèmes de santé ont trouvé la mort sur les pentes de l’Everest sur 8306 tentatives depuis 1953. En 2017, 6 personnes sont mortes en tentant son ascension pour 648 réussites.