Les Britanniques mettent en garde le Sri Lanka sur la liberté de la presse.

Alors que le Sri Lanka doit accueillir le prochain sommet du Commonwealth en novembre, le vice premier ministre britannique, Nick Clegg a mis en garde le gouvernement sri-lankais de « conséquences » si les responsables d’état ne prenaient pas la mesures des inquiétudes internationales concernant les droits …

Alors que le Sri Lanka doit accueillir le prochain sommet du Commonwealth en novembre, le vice premier ministre britannique, Nick Clegg a mis en garde le gouvernement sri-lankais de « conséquences » si les responsables d’état ne prenaient pas la mesures des inquiétudes internationales concernant les droits de l’homme et de la presse.

L’île des violations des droits de l’homme.

Au Parlement, Nick Clegg a évoqué les « ignobles violations des droits de l’homme » qui se déroulent au Sri Lanka, mais la Grande-Bretagne prévoit toujours d’assister à la réunion interministériel du Commonwealth pour le moment. Une position qui a engendré de vives critiques de la part des mouvements humanistes.

Depuis 2009 et la fin de la guerre civile, le Sri Lanka a continuellement rejeté les appels pour une enquête indépendante et internationale sur les nombreuses accusations de crimes de guerre. Dans les derniers mois de cette guerre de près de 30 ans, des dizaines de milliers de civils, pour la plupart issus de la minorité tamoule ont été tués selon l’ONU. « Nous tous acceptons cette controverse, acceptons ce malaise sur ce sujet, mais ce que nous allons faire en assistant au sommet, c’est profiter de cette opportunité pour mettre en scène les abus inacceptables qui se déroulent au Sri Lanka » indique Nick Clegg.

« Bien sur, il y aura des conséquences si la conduite des autorités du Sri Lanka ne change pas » ajoute Nick Clegg. Le ministère des affaires étrangères n’a pas révélé plus de détails sur ces conséquences évoquées par le vice premier ministre. De son côté, le Sri Lanka rejette à nouveau toute accusation de violation des droits de l’homme.

L’absence d’une presse libre.

Nick Clegg a également profiter de l’occasion pour revenir sur la situation de la liberté de la presse au Sri Lanka, qui ne cesse de dégringoler, de plus en plus bas dans les classements. « La suppression de la liberté de la presse, les procès politiques et la répression contre les juristes sont les plus lamentables atteintes aux droits de l’homme » indique-t-il.

Manifestation pour la liberté de la presse au Sri Lanka.

Manifestation pour la liberté de la presse au Sri Lanka.

Au Sri Lanka, la presse connaît un vaste recul en raison des intimidations et de la répression des journalistes qui s’aventurent un peu trop dans les affaires que l’état souhaitent garder secrètes. La conduite d’un reportage indépendant y est impossible. La presse sri-lankaise n’est donc pas une source d’information fiable en raison de ce manque d’indépendance et d’une autocensure vitale pour les journalistes qui ne souhaitent pas mettre en péril leur vie.

Les autorités espionnent et traquent sans concession les journalistes et les journaux locaux. Les conversations téléphoniques et les emails sont sur écoute. Une manière efficace pour tuer dans l’œuf tout papier pouvant déplaire au pouvoir. Aujourd’hui, les descentes musclées dans les rédactions et les enlèvements de journalistes sont légions au Sri Lanka. Il n’est alors pas étonnant de voir dans les classements de la liberté de la presse la longue descente au enfer pour la presse de l’île qui se place à la 162ème place sur 175 pays. Les journalistes en Afghanistan, en Russie ou en Colombie y sont plus en sécurité.

Une inconnue : la tenue du Sommet du Commonwealth.

La reine Elizabeth II a déjà prévu de ne pas se rendre au sommet du Sri Lanka, mais cette fois en raison d’un long voyage pour son âge et pour laisser la place au prince héritier Charles. Au Canada, le premier ministre Stephen Harper a fait savoir qu’il pourrait boycotter le sommet en signe de protestation face à la question des droits de l’homme. Le sommet du Commonwealth réunit tous les 2 ans les leaders des anciennes colonies britanniques (54 pays) pour discuter de commerce, de développement et de droits de l’homme.

Le mois dernier, Human Right Watch a appelé à ce que le sommet ne se tienne pas au Sri Lanka et soulignant que le Commonwealth devrait faire face au « ridicule » si il avait à se tenir sur l’île de l’Océan Indien. Pour sa part, Amnesty International a déclaré que le Sri Lanka intensifiant sa répression face aux critiques, créant un « climat de peur ». Une accusation réfutée par le gouvernement sri-lankais.

Julien Lathus.

 

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