Le Sri Lanka cherche à mettre en place de nouvelles cours de justice pour accélérer le processus de jugement contre des centaines de personnes suspectées d’être des rebelles tamouls a proclamé le porte-parole du gouvernement, Lakshman Yapa Abeywardena. Cette annonce intervient 3 ans après la fin d’une guerre civile et ethnique de plus de 25 ans.
Il déclare que le ministère de la justice allait ouvrir 3 cours dans l’ancienne zone de guerre au nord-est de l’île pour y entendre les charges contre plus de 650 détenus. « Nous avons décidé d’accélérer le processus » reprend-t-il devant des journalistes à Colombo.
L’opposition politique, l’Alliance National Tamoule (TNA) a accusé les autorités de détenir les suspects dans des conditions horribles et certains depuis plusieurs années sans charge d’accusation.
Les suspects sont accusés de crimes et certains sont membres du groupe rebelle armé, les Tigres Tamoules. Le mouvement avait combattu depuis 1983 le gouvernement pour l’établissement d’un territoire tamoul sur l’île.
« Nous demandons au gouvernement de prendre immédiatement des mesures pour libérer tous les prisonniers politiques tamouls qui sont détenus depuis ces trois dernières années » a exigé au parlement R. Sampanthan, leader du TNA.
Il déclare que le gouvernement affirme avoir relâché plus de 10 000 rebelles tamouls qui s’étaient rendus au forces de sécurité au cours des derniers combats en 2009 mais que des centaines étaient toujours emprisonnés et que certains libérés ont été à nouveau arrêtés.
Le gouvernement du Sri Lanka avait annoncé que 12 000 rebelles s’étaient rendus alors que le mouvement rebelle de Libération des tigres du Tamil Eelam (LTTE) était décimé en mai 2009. L’armée régulière avait écrasé les rebelles tamouls au cours d’une campagne militaire marquée par des accusations d’abus envers les droits de l’homme.
Les Nations-Unies affirment que des dizaines de milliers de civils ont été tués dans les derniers mois du conflit, ce que les autorités de Colombo démentent.
La Russie se saisit du dossier et s’oppose aux États-Unis.
Cherchant à contrer une enquête internationale sur les massacres de civils et le non respect des droits de l’homme durant les derniers mois de la guerre civile sri-lankaise, le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov a déclaré à son homologue Gamini Lakshman Peiris qu’il trouvait cette idée inacceptable.
« Nous pensons que les tentatives d’établir une enquête internationale sur le Sri Lanka sans la permission d’un état souverain et sans passer par une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU est une erreur qui contredit nos aspirations aux droits de l’homme » a-t-il déclaré au cours d’une rencontre entre les deux hommes à Moscou.
Depuis les débuts du conflit armé en 1983, les violences ont emporté plus de 70 000 personnes, endommagées l’économie et ont saccagé le tourisme dans l’une des sociétés les plus prospère d’Asie du Sud.
Un rapport de l’ONU publié en 2011 affirme que les deux partis ont commis des crimes de guerre contre les civils. Le gouvernement du Sri Lanka avait rejeté ce rapport qu’il considérait comme biaisé.
Les relations entre les États-Unis et le Sri Lanka avaient été mises à mal par le soutien américain à une résolution du département des droits de l’homme des Nations-Unies adoptée en mars pour presser le Sri Lanka à conduire une enquête indépendante sur les massacres de civils dans les derniers mois de la guerre en 2009.
Sources :
AFP (France) en anglais.
The Daily Mirror (Sri Lanka) en VO
Julien Lathus