Trois jours de rencontre entre l’Inde et le Pakistan.

Le ministre des affaires étrangères indiennes, S.M. Krishna vient de passer 3 jours au Pakistan dans le cadre de la reprise du dialogue entre les deux pays. Il a qualifié sa visite « d’accueillante et de productive ».
A l’issue de cette rencontre, les deux pays ont fait …

Le ministre des affaires étrangères indiennes, S.M. Krishna vient de passer 3 jours au Pakistan dans le cadre de la reprise du dialogue entre les deux pays. Il a qualifié sa visite « d’accueillante et de productive ».

S.M. Krishna et Hina Rabbani Khar par South Asian Foreign Relations, flickr

A l’issue de cette rencontre, les deux pays ont fait un petit pas, mais ce dernier est qualifié de significatif et positif. La presse met cette réussite sur le compte du dégel des relations entre l’Inde et le Pakistan. Même si il est prématuré de parler de normalisation des liens entre les deux pays, plusieurs indicateurs montrent que le moment est opportun pour faire avancer les choses.

L’accord sur la libéralisation du régime des visas, signé durant la visite du ministre indien est logique et salué en tant qu’une grande réussite dans la normalisation des liens économiques de l’Inde et du Pakistan. Cette démarche devrait former un contexte favorable au développement économique qui devrait, à son tour faciliter une résolution sur les autres dossiers. Tout un panel de restrictions sur le régime des visas existait depuis 38 ans en raison de la méfiance mutuelle des deux pays.

A l’issue de la rencontre d’S.M. Krishna avec son homologue pakistanaise, la ministre des affaires étrangères, Hina Rabbani Khar, cette dernière annonce dans un communiqué que les deux pays ne devaient pas « laisser leur relation être tenue en otage par le passé ». Même sentiment chez le ministre indien qui poursuit en déclarant : « Ne regardons pas le passé. Ne soyons pas prisonniers de ce qui a pu arriver dans le passé ».

Avant l’assaut sur le Taj Mahal Hotel de Bombay en 2008

Cette déclaration commune a quelque peu désorientée la presse pakistanaise qui s’est mis à penser que l’Inde allait revoir sa position concernant les attentats de Bombay de 2008. Quelques heures plus tard, S.M. Krishna a clarifié sa position devant un parterre de journalistes indiens. Il indique que le communiqué ne signifie pas que l’Inde abandonnait le cas de Bombay 2008. Pour lui, les auteurs de cette tuerie qui a coûté la vie à 166 personnes doivent être punis. « Bombay pèse lourd sur la table (des négociations). L’Inde ne reculera pas sur ce dossier. Le Pakistan se doit d’agir sur cette question… il n’est pas question d’outrepasser ce dossier » maintient le ministre indien.

Les médias pakistanais ont longuement questionné le ministre S.M. Krishna sur la visite du premier ministre indien, Manmohan Singh. Lorsque Krishna a déclaré que cette visite aura lieu lorsque « quelque chose d’avantageux  arrivera », les médias ont accusé l’Inde de vouloir poser des conditions à cette visite. Le ministre indien leur répond que l’organisation d’une telle visite prenait du temps et que Manmohan Singh n’était pas « timide » à venir.

Minar-e-Pakistan à Lahore, flickr

Le ministre indien s’est également rendu à Lahore pour visiter le monument qui symbolise la création du Pakistan, le Minar-e-Pakistan, puis il est allé prier au sanctuaire soufi de Daata Darbar et à celui de Dera Sahib Gurdwara, avant de repartir pour New Delhi.

Sources :

The Economic Times (India) en VO.

New York Daily News (USA) en VO.

Julien Lathus

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