Revue de presse du 4 au 10 mars.

Des symboles pour voter au Pakistan.

Samedi prochain, le Pakistan devrait voir pour la première de son histoire, un parti élu terminer son mandat de 5 ans. Le pays entre dans la phase terminale de la campagne électorale et un nouveau pouvoir sera élu début mai. …

Des symboles pour voter au Pakistan.

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Samedi prochain, le Pakistan devrait voir pour la première de son histoire, un parti élu terminer son mandat de 5 ans. Le pays entre dans la phase terminale de la campagne électorale et un nouveau pouvoir sera élu début mai. La Commission Électorale du Pakistan est chargé d’encadrer ses élections et cette institution autonome à beaucoup à faire d’ici mai.

Cette semaine, elle a demandé aux partis souhaitant participer aux élections générales de choisir leur symbole électoral qui se retrouvera sur chaque bulletin de vote. Une démarche importante dans un pays où le taux d’alphabétisation reste bas et où les manifestes des partis politiques ne sont pas lus. L’emploi d’un symbole permet aux électeurs de voter pour le candidat de leur choix mais il permet aussi de persuader les indécis.

Symboles et allégories sont également des enjeux importants pour les partis politiques. Dans le début d’année, la Commission a dû trancher sur l’acquisition de la balance, symbole de la justice. Les partis Jamaat-e-Islami et Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) revendiquaient ce symbole. La Commission l’a attribué au Jamaat car ce parti l’avait déjà utilisé par le passé. Le PTI, mené par l’ancienne star de cricket, Imran Khan a dû se choisir un autre symbole. Dans un clin d’oeil assez bien pensé au final, son parti est désormais représenté par une batte de cricket. Le lien est fort et compréhensible.

Parmi les symboles complexes de 64 partis politiques pakistanais, certains représentent des fusils (Parti Awami Qiadat), un lit (Mouvement Jamote Quami), un peigne pour le Tehrik-e-Masawaat ou encore des babouches locales comme pour le Parti Pukhtoonkhwa Qaumi dans la région de Peshawar.

Arrestation de l’ancien président des Maldives.

Former Maldives President Mohamed Nasheed is escorted by police officers after being arrested in Male

L’ancien président des Maldives Mohamed Nasheed a été arrêté mardi, dix jours après avoir quitté les locaux de la représentation indienne à Malé, où il avait trouvé refuge.La justice a ordonné son arrestation car il ne s’est pas présenté le 10 février à une audience dans une affaire où on lui reproche l’enlèvement d’un juge l’an dernier, dans les derniers jours de sa présidence.Mohamed Nasheed, placé en garde à vue a été entendu par un tribunal mercredi.

Premier président de l’archipel à avoir été élu démocratiquement en 2008, il a été chassé du pouvoir en février 2012 à la suite de plusieurs jours de manifestations et d’une mutinerie dans la police. Il affirme avoir été victime d’un coup d’Etat, ce que dément le nouveau pouvoir.

Le 13 février dernier, l’ancien chef de l’Etat s’était réfugié à la mission indienne pour échapper à une arrestation. Il avait accepté de sortir dix jours plus tard, le gouvernement ayant assuré qu’il resterait en liberté. Si Mohamed Nasheed est reconnu coupable de l’enlèvement du juge, il risque trois ans de prison ou d’exil et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre prochain. Pour ses partisans, c’est le but recherché par les nouvelles autorités.

« L’arrestation de l’ancien président, Mohamed Nasheed, est un exemple de justice sélective de la part des autorités et met en évidence leur manquement à l’obligation d’enquêter sur d’autres violations graves des droits humains dans le pays » a déclaré Amnesty International. « Il est entendu que les dirigeants politiques, dont Mohamed Nasheed, doivent être tenus de rendre des comptes – mais le fait de prendre cet homme pour cible est un exemple de justice sélective », a expliqué Abbas Faiz, spécialiste des Maldives à Amnesty International.

Une ville plus sûre : vivre à New Delhi sous le regard de femmes.

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Cette année, les questions de violences faites aux femmes sont au cœur de la journée internationale de la femme. Une thématique qui prend tout son sens dans le sous-continent indien, et plus particulièrement en Inde après le viol sauvage et la mort de l’étudiante de 23 ans dans un bus de New Delhi. Ce fait-divers de plus a marqué les esprits et les masses ont appelé à la condamnation à mort pour les auteurs de ce crime.

Dans ce film réalisé par Plan International, il a été demandé à des adolescentes d’identifier les zones de leur voisinage dans lesquelles elles ne se sentent pas en sécurité. Cette cartographie locale d’un genre nouveau permet de concevoir des moyens pour mieux les protéger car le malaise est bien présent. Pour ces jeunes filles, le voisinage apparaît tout aussi dangereux que les transports publics ou les quartiers où elles n’ont aucune attache. « Je transporte toujours de la poudre de piment sur moi dans le bus au cas où je serais attaquée » déclare l’une des jeunes filles. Comme elle, 97 % des femmes se considèrent les transports en commun comme peu sûr.

Les interviews des adolescentes montrent un réel sentiment d’insécurité dans le quartier où elles vivent avec une prédominance pour les parcs, les marchés, les arrêts de bus, les routes pour l’école et les toilettes en commun. « Cela me prend que 15 min pour marcher jusqu’à l’école. Sur le chemin, des garçons harcèlent les filles et les appelant par leurs noms. Mon père m’attend à l’extérieur car il est inquiet pour moi… Certains parents gardent leurs filles à la maison car ils ont peur de ce qu’il pourrait leur arriver » explique l’une des filles.

Les mentalités masculines risquent de conserver pendant un moment encore leur puissance patriarcale en Inde. Mais la société civile, les jeunes urbains et de nombreux progressistes se sont engagés sur la voie du changement. L’impunité masculine en Inde est-t-elle à la renverse ? Dans l’attente de la révision des lois et de la transition sociale, ce déclin semble certain mais le danger guette toujours.

Julien Lathus

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