L’ex-président des Maldives se réfugie à l’ambassade indienne.

Mohamed Nasheed, « démissionnaire-renversé » du poste de président des Maldives s’est réfugié ce mercredi à l’ambassade indienne après qu’un tribunal est ordonné son arrestation. La police anti-émeute s’est déployée autour de la délégation diplomatique indienne dans la capitale des Maldives, Malé où l’ancien président s’est réfugié …

Mohamed Nasheed, « démissionnaire-renversé » du poste de président des Maldives s’est réfugié ce mercredi à l’ambassade indienne après qu’un tribunal est ordonné son arrestation. La police anti-émeute s’est déployée autour de la délégation diplomatique indienne dans la capitale des Maldives, Malé où l’ancien président s’est réfugié à 13h (heure locale). Cette décision intervient alors que la police a reçu l’ordre de l’arrêter pour l’inculper l’affaire de l’arrestation et de la détention du magistrat en charge des affaires criminelles, Abdulla Mohamed qui enquêtait sur des soupçons de corruption de la part de Nasheed. Cet ordre intervient alors qu’il était rentré d’Inde, lundi.

« Soucieux de ma propre sécurité et de la stabilité dans l’Océan Indien, j’ai trouvé refuge à l’ambassade indienne des Maldives » indique l’ancien président sur son compte Twitter. L’Inde pense que Nasheed cherche à se faire aider pour éviter les poursuites alors qu’il est candidat à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu en septembre. Pour le moment, le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères, Syed Akbaruddin déclare que l’Inde n’avait pas encore décidé si l’Inde allait lui accorder sa protection au sein de sa représentation diplomatique de Malé.

Premier président élu démocratiquement en 2008, Mohamed Nasheed avait été contraint de démissionner en février dernier alors que les forces de sécurité de l’archipel étaient en pleine mutinerie. Il avait alors accusé son vice-président, Mohamed Waheed de l’avoir évincé du pouvoir avec le soutien des dirigeants de l’opposition. Un an après, le pays reste piéger dans d’importants troubles politiques alors que des élections présidentielles doivent être organisées le 7 septembre prochain.

L’ancien président des Maldives, Mohamed Nasheed, a été arrêté en octobre après son refus de comparaître en justice pour abus de pouvoir. Il refusait de comparaître en justice au motif qu’il s’agirait d’un procès porté par des motifs politiques.  Relâché après son audition, il tente de se faire discret pour se soutirer à la justice. En cas de condamnation, il encourt une peine d’emprisonnement maximale de trois ans ou risque d’être contraint à l’exil dans un îlot de cet archipel composé de quelque 1.192 îles. Il ne pourra pas, par ailleurs, se concourir aux présidentielles.

Arrestation de militants du MDP par dying regime, flickr

Arrestation de militants du MDP par dying regime, flickr

Ces 12 derniers mois ont été le théâtre de nombreux et réguliers affrontements entre les partisans de Nasheed et les nouvelles forces au pouvoir aux tendances conservatrices. Le 5 septembre 2012, Amnesty International a publié un rapport intitulé « L’autre face du paradis : crise des droits de l’Homme aux Maldives » qui rassemble des informations sur des violations des droits humains commises par les forces de sécurité contre des manifestants en 2012.

« Nous appelons les autorités maldiviennes à veiller à ce que l’enquête sur ce meurtre réponde aux normes internationales relatives aux droits humains et à ce qu’aucun suspect ne soit maltraité ou torturé. Étant donné le climat de tension qui règne actuellement aux Maldives, tous les acteurs politiques doivent faire preuve de retenue et faire en sorte que ce meurtre ne donne pas lieu à de nouvelles violences », avait alors déclaré Abbas Faiz, spécialiste des Maldives au sein d’Amnesty International.

Pour le moment, la police ceinture le bâtiment indien. « Si il ne se décide pas à sortir, la police entamera alors des négociations avec les représentants indiens de l’ambassade » prévient Imad Masood, porte-parole de la présidence des Maldives.

Sources :

Haveeru (Maldives) en VO.

Al Jazeera (Qatar) en VO.

The Times of India (Inde) en VO.

Julien Lathus

 

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