L’Inde repense l’achat de drones américains

Suite à la destruction d’un drone américain Hawk par l’Iran dans le Golfe Persique le 20 juin dernier, l’Inde envisage de réfléchir sur le bien-fondé d’une telle acquisition. Intéressée depuis 2011, l’armée indienne prévoyait d’acheter 30 drones aux USA pour un montant de 6 milliards …

Suite à la destruction d’un drone américain Hawk par l’Iran dans le Golfe Persique le 20 juin dernier, l’Inde envisage de réfléchir sur le bien-fondé d’une telle acquisition. Intéressée depuis 2011, l’armée indienne prévoyait d’acheter 30 drones aux USA pour un montant de 6 milliards de $. Un investissement dorénavant remis en cause au regard des capacités des voisins de l’Inde.

Selon des sources militaires, l’armée de l’air indienne (IAF) aurait émis des doutes sur les capacités de ces drones à pouvoir surveiller sans danger le Cachemire pakistanais ainsi que la Ligne Actuelle de Contrôle (LaC), la frontière conflictuelle qui sépare la Chine de l’Inde après l’incident du Golfe Persique. Le 20 juin dernier, un drone MQ-4C Triton de l’armée américaine était abattu en mission de surveillance par un missile sol-air de fabrication iranienne. L’Inde s’interroge donc alors que la Chine comme le Pakistan sont équipés de systèmes de défense aérienne encore plus sophistiqués.

« Les drones armés ont été utilisés avec succès en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Pakistan du moment où l’armée de l’air a pu s’assurer de sa domination de l’espace aérien. Le Pakistan est le seul pays a posséder des capacités de réplique mais ils y réfléchiront à 2 fois avant d’abattre un drone américain » explique un commandant militaire indien sous couvert d’anonymat en insinuant que le Pakistan n’hésitera peut être pas face à un drone indien.

Face aux possibilités de perdre facilement un drone, l’Inde pointe également le coût prohibitif des drones armés comme le Predator-B. Selon les responsables militaires, en plus du coût de l’appareil à l’achat, il faut ensuite dépenser quelques 200 millions de $ pour équiper les appareils en missiles à guidée laser ou de type Hellfire et adapter les bases de lancement.

« Cela signifie qu’un drone opérationnel et équipé de ses missiles coûte beaucoup plus cher qu’un avion chasseur multifonction comme Rafale (142 millions d’€ l’unité tout équipé). Dans ces conditions, l’IAF prendra le parti d’acquérir de plus d’avions-chasseur. T-72 et la marine indienne a plus besoin de combattants que de drones armés actuellement » reprend-t-il.

Julien Lathus

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