Le Royaume-Uni relance le dossier des crimes de guerre au Sri Lanka

Ce dimanche, le Royaume-Uni s’est joint aux USA pour demander une enquête internationale, conduite par les Nations-Unies, sur les supposés crimes de guerre au Sri Lanka après que le pouvoir du président Mahinda Rajapaksa ne semble pas avoir réussi à satisfaire les demandes internationales pour …

Ce dimanche, le Royaume-Uni s’est joint aux USA pour demander une enquête internationale, conduite par les Nations-Unies, sur les supposés crimes de guerre au Sri Lanka après que le pouvoir du président Mahinda Rajapaksa ne semble pas avoir réussi à satisfaire les demandes internationales pour une enquête satisfaisante.

En novembre dernier, alors que le Sommet des chefs d’État du Commonwealth se réunissaient à Colombo, David Cameron avait donné quatre mois aux autorités pour conduire une enquête « crédible et minutieuse » sur les accusations de crimes de guerre qui ont ponctué les 26 années de guerre civile au Sri Lanka.

Entre 1983 et 2009, la guerre civile a coûté la vie à plus de 80 000 personnes.

Entre 1983 et 2009, la guerre civile a coûté la vie à plus de 80 000 personnes.

Le bureau du premier ministre à indiqué ce dimanche que le Sri Lanka avait échoué et que le Royaume-Uni se joignait à quatre autres pays (USA, Monténégro, Macédoine, Île Maurice) pour déposer une motion au Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies. Les Britanniques soutiennent l’appel du Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme pour conduire une enquête indépendante et internationale sur les violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis par les deux camps. Une résolution doit être votée à la fin du mois de mars.

« Avant le vote, nous travaillons intensément à obtenir le soutien d’autres pays. Le premier ministre a écrit en personne à plusieurs chefs d’État en les appelant à soutenir cette résolution qui permettrait d’accélérer le processus de réconciliation et de développement des droits de l’Homme au Sri Lanka » indique le porte-parole du premier ministre britannique.

Ces dernières années, le Sri Lanka a refusé l’accès des anciennes zones de guerre aux équipes de l’ONU. En 2009, l’armée sri-lankaise avait écrasé les séparatistes des Tigres Tamouls dans une bataille finale particulièrement intense dans le nord du pays, une stratégie mise en place par le frère du président, alors secrétaire à la défense, Gotabaya Rajapaksa.

Près de 300 000 civils avaient alors été pris au piège sur une étroite plage du nord du pays alors que les combats faisaient rage dans la zone. Selon un compte de l’ONU, environ 40 000 civils ont été tués à ce moment et les deux camps ont commis des atrocités, mais les bombardements de l’armée semblent être les responsables de la majorité des victimes civiles.

A la fin de la guerre, les griefs contre le gouvernement sri-lanakis se sont accumulés au rythme des agressions contre les journalistes ou les employés d’ONG. La forte présence de l’armée dans les anciennes zones tenues par les Tigres dans le nord du pays soulève la colère de la minorité tamoule qui se sent considérée par les autorités comme « ennemi de l’État ».

Ce dimanche, la chaîne britannique Channel News 4 a indiqué détenir de nouvelles évidences de ces crimes et des activistes tamoules y ont démontré qu’il existait une culture liant brutalité systématique et violence sexuelle dans les rang des militaires sri-lankais. Dans un reportage qui aurait été filmé par un soldat avec son téléphone portable et diffusé sur la chaîne britannique, on y voit des soldats de l’armée rire et fêter la mort de certains insurgés tamoules et s’adonner à des actes sexuels grotesques dans les corps des victimes.

Selon le reportage, des évidences font apparaître un usage quasi systématique de viols et d’exécutions sommaires.

Le gouvernement sri-lankais a déclaré que ce reportage était monté de toute pièce, « manipulé et joué par des insurgés tamoules déguisés en soldats gouvernementaux et parlant le cinghalais, la langue de la majorité bouddhiste du pays.

Julien Lathus

Add comment