Le gouvernement de la province d’Uttar Pradesh planifie la construction d’un couloir reliant le Temple Vishwanath (Temple d’Or) aux rives du Gange dans la ville sainte de Varanasi. Ce projet, qui prévoit la destruction de dizaines d’habitations et de commerces rencontre l’opposition des locaux.
Le corridor, long de 400 mètres et dont le coût est estimé à plus de 55 millions d’euros doit pouvoir assurer une « desserte claire » pour les pèlerins qui se rendent au temple après les ablutions rituelles dans le Gange. Pour les résidents, cette aménagement ne serait prévu que pour rendre le chemin entre les 2 lieux saints plus aisé pour les VIP. Le Temple d’Or étant l’un des temples les plus révérés d’Inde.
Ces dernières années, Varanasi a accueilli plusieurs personnalités de haute portée, comme le premier ministre japonais Shinzo Abe, qui en décembre 2015 a assisté à une cérémonie rituelle (Ganga Aarti) au bord du Gange en présence de son homologue Narendra Modi.
Les plans du corridor prévoient la démolition de plus de 160 maisons et probablement de plusieurs petits sanctuaires contenant des tombes mais d’importance historique et culturelle. En réponse aux craintes exprimées, les autorités municipales réfutent les accusations portant sur le patrimoine religieux expliquant que seules les parties empiétant sur le plan seront démolies.
Sur Facebook, Padampati Sharma, un journaliste vivant explique que le projet va mettre en péril l’héritage culturel de la ville. « Même Babur et Aurangzeb n’ont pas osés, le gouvernement du Yogi Adityanath si » écrit-t-il en référence aux 2 empereurs moghols qui sont accusés par le parti au pouvoir en Uttar Pradesh d’avoir détruit de nombreux temples et sanctuaires au XVIè siècle. Sur le plan du projet, la maison de Sharma, vielle de 175 ans se trouve sur le tracé du corridor. Bien décidé à ne pas laisser faire, il a menacé de s’immoler si on détruisait sa maison.
Le journaliste et quelques autres résidents ont créé une association visant à sauver le patrimoine culturel de Varanasi. « Nous avons déjà tenu une série de manifestations et d’autres sont prévues pour demander au gouvernement l’abandon de ce projet. Il s’agit de Kashi (autre nom de Varanasi), ce n’est pas un endroit comme un autre » explique-t-il.
Julien Lathus