Revue de presse du 28 janvier au 3 février.

Inde : privatisation d’Oil India pour réduire le déficit.
L’Etat indien a vendu 10 % de la raffinerie Oil India pour un montant de 600 millions de $ dans le cadre du plan du gouvernement de réduire ses déficits. Le gouvernement de Manomohan Singh a un besoin …

Inde : privatisation d’Oil India pour réduire le déficit.

L’Etat indien a vendu 10 % de la raffinerie Oil India pour un montant de 600 millions de $ dans le cadre du plan du gouvernement de réduire ses déficits. Le gouvernement de Manomohan Singh a un besoin urgent de récupérer l’argent issu de privatisations face au déficit menaçant de dépasser les 5,3% prévus. La vente a été saluée par l’ensemble des investisseurs.

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Le gouvernement a déjà obtenu 69 milliards de roupies (environ 960 millions d’euros) de ses privatisations, soit un montant nettement inférieur à son objectif de 300 milliards de roupies (4,15 milliards d’euros) pour son exercice en cours se terminant en mars. Mais il a prévu de lancer au cours des deux derniers mois de son exercice financier une série de privatisations, qui comprend notamment la cession de sa participation dans le géant du fer et de l’acier Steel Authority of India.

Le gouvernement avait été forcé de renoncer à des projets similaires de cessions de participations publiques en raison de l’apathie du marché dans une économie fortement ralentie. Mais il a remis sur la table son programme de privatisations, le marché ayant repris des couleurs sur fond d’optimisme des investisseurs sur une reprise économique.

Pour assurer le succès de la vente de Oil India, le gouvernement a consenti une décote de près de 6% par rapport au prix du marché. Des offres semblables devraient être faites pour d’autres ventes. Réduire le déficit indien est devenu d’autant plus vital que les agences de notation Standard & Poor’s et Fitch ont réduit la perspective de la dette à « négative », au risque de faire monter les taux d’emprunt du pays.

Le port de Gwadar au Pakistan, maintenant aux mains des Chinois.

Tous ceux qui voyaient le port en eaux profondes de Gadawar comme l’occasion d’un fort développement économique et régional sont déçus. Achevé en 2007, le gigantesque port, sur les rives de la Mer d’Arabie et sur le passage stratégique du détroit d’Hormuz a été financé à hauteur de 200 millions de $ par la Chine. Depuis, le port est un échec financier et les structures sont passées sous le contrôle d’une compagnie chinoise.

Le port de Gwadar au Baloutchistan

Le port de Gwadar au Baloutchistan

Le port de Gwadar est d’une importance stratégique pour le Pakistan comme pour la Chine. Sur la route du pétrole mondiale, le port pourrait être vital pour les approvisionnements de la Chine et un système de pipelines traversant le Pakistan pour déboucher en Chine-occidentale pourrait voir le jour, évitant ainsi la longue route maritime par les détroits indonésiens.

Ce port reste néanmoins inefficace en raison du manque de routes en connectant au reste du pays. Une image assez lointaine de celui de Dubai et de sa haute rentabilité engendrée par un port moderne relié à des infrastructures adéquates. En dépit des promesses, la route de 900 km reliant le port à l’autoroute de l’Indus pour transporter des marchandises vers la Chine n’est terminée qu’à 60%. De nombreuses voix s’interrogent sur la volonté chinoise de finir cette route.

Des responsables mettent en avant que le retard de construction de la route résulte de l’instabilité décennale du Baloutchistan qui revendique son autonomie et dont certains groupes armés mènent une guérilla contre Islamabad. Cette idée de port chinois opérationnel en Mer d’Arabie n’est pas vue d’un bon œil par l’Inde et les USA, principalement en raison des corruptions et de la mauvaise interprétation pakistanaise qui vient de faire perdre au pays une opportunité importante d’améliorer son économie tout en se renforçant stratégiquement.

Festival du livre de Lahore au Pakistan.

La capitale historique du Punjab est devenu la dernière des villes du sous-continent a succomber aux charmes des salons littéraires. Ce week-end, les plus grands noms de la littérature pakistanaise comme Mohammed Hanif ou Moshin Hamid ont répondu à l’appel du festival. Les organisateurs espèrent atteindre le même succès que le salon du livre de Jaipur en Inde qui a attiré plus de 200 000 visiteurs plus tôt en janvier.

Vendeurs dans les rues de Lahore

Vendeurs dans les rues de Lahore

Si aujourd’hui c’est Lahore et le Pakistan qui sont sous les feux littéraires, le mouvement festivalier littéraire touche toute l’Asie du Sud. Le festival indien de Jaipur a été fondé en 2005 et l’Inde compte maintenant une trentaine de festivals. Le Népal a fondé le sien et le Bangladesh et le Pakistan en organisent 2 chacun. Jusqu’à présent, seul celui de Karachi, établi en 2010 représentait cette culture au Pakistan.

« Nous voulons faire revivre la tradition culturelle historique de Lahore » annonce Yaqoob Bangash, directeur du festival qui craint que la littérature ne s’efface des cursus universitaires au profit des études économiques et d’ingénierie. « Il y a 20, il y avait des milliers de librairies à Lahore, maintenant, elles sont bien moins et ne vendent que des fournitures scolaires » explique-t-il. Pour les éditeurs, la popularité des festivals littéraires en Inde reflète les habitudes livresques d’un pays où la classe moyenne croit.

Alors que le Pakistan produit une quantité importante de poésies, romans ou nouvelles en ourdou, la demande en livre anglais est moins importante qu’en Inde et les structures font que de nombreux auteurs pakistanais sont publiés par des compagnies d’édition indiennes ou internationales. L’essor des festivals au Pakistan pourrait permettre aux auteurs, aux éditeurs et aux lecteurs de faire une meilleure promotion pour la culture du livre dans le pays.

Julien Lathus

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