Ce samedi, l’Inde célèbre le 64ème anniversaire de l’entrée en vigueur de sa Constitution, remplaçant l’Acte du Gouvernement Indien de 1935, établi par les Britanniques. Mais c’est surtout l’occasion de célébrer l’Inde et son armée puisque chaque 26 janvier, un défilé militaire se déroule à New Delhi. Hommes, femmes et enfants ont participé avec enthousiasme à de nombreuses festivités dans le pays pour célébrer la plus peuplée des démocraties du monde.
Les cérémonies se sont déroulées dans un climat sécuritaire renforcé, particulièrement à New Delhi où de grandes zones ont été dédiées à la parade militaire annuelle à laquelle le roi du Bouthan, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est l’invité d’honneur. Des snipers ont été placés sur les toits le long l’avenue où la parade doit avoir lieu alors que des hélicoptères patrouillent dans la zone. L’espace aérien de New Delhi a été déclaré zone interdite durant la parade.
Dans son discours annuel, à la veille du défilé, le président indien, Pranab Mukherjee a annoncé au Pakistan que « leur amitié ne pouvait être tenue comme garantie ». Cet avertissement vient alors qu’un cessez-le-feu a été conclu la semaine dernière au Cachemire après que les 2 puissances nucléaires ont été piégées dans des échanges de tirs qui ont fragilisé le processus de paix.
« Nous croyons en la paix à la frontière et nous sommes toujours prêt à tendre une main optimiste vers la fraternité… mais cette main ne peut être tenue comme garantie » déclare-t-il à la nation et en direction du Pakistan. Avant le cessez-le-feu, le Pakistan affirme que 3 de ses soldats ont été tués par des tirs indiens et l’Inde accuse le Pakistan d’avoir mutilé 2 de ses soldats.
La parade militaire a voulu représenter la diversité culturelle du pays mais également montrer que l’Inde avait les capacités de se défendre face à n’importe quel ennemi. Durant près d’une heure et demie, l’Inde a fait défiler ses meilleurs éléments humains et matériels. Parmi eux, le missile balistique intercontinental Agni V, véritable fierté nationale et capable d’emporter une charge nucléaire dans un rayon de plus de 5000 km.
Le président Mukherjee a aussi déclaré qu’il était temps pour l’Inde « de repenser sa morale » après le viol et le meurtre de l’étudiante survenu en décembre dernier. Un réel dégout morale et populaire s’était alors matérialisé dans des protestations, parfois violentes, pour faire pression envers une meilleure sécurité pour les femmes. Il souligne que la mort de cette jeune femme « qui est le symbole de tout ce que la nouvelle Inde refuse d’être » a secoué la complaisance nationale. « Nous avons perdu plus qu’une vie chère, nous avons perdu un rêve et nous devons regarder profondément dans notre conscience et voir où nous avons échoué » déclare-t-il.
Sources :
Deccan Herald (Inde) en VO.
Live Mint –Wall Street Journal (Inde) en VO.
Julien Lathus