Ce jeudi débute le procès des 5 hommes suspectés d’avoir agressé et violé l’étudiante de 23 ans dans un bus de la capitale indienne en décembre dernier. Surnommée Amanat, la jeune femme est décédée 2 semaines plus tard dans un hôpital de Singapour des suites de graves lésions internes. La sauvagerie de ce viol a révolté l’Inde et a fait prendre conscience au pays de la gravité de ce phénomène de société.
Les 5 hommes, accusés de viol et de meurtre ont été conduits dans un tribunal du sud de la capitale vers midi pour une première audition. La Cour doit entendre les arguments de la défense et de l’accusation. Le 6ème inculpé serait un mineur, il est donc attendu qu’il s’explique devant un tribunal adéquate. Les 5 hommes qui risquent la peine de mort par pendaison s’ils sont reconnus coupables sont arrivés au tribunal, leurs visages couverts par des cagoules sous une escorte policière impressionnante. Cette audition a duré 2 heures.
Les détails de l’audience n’ont pas été rendus publics. La Cour a été fermée au public comme aux médias, comme à son ordinaire pour les affaires de viols, mais l’avocat de la défense explique que la victime est morte et qu’en conséquence le procès devrait être public.
Ce procès débute alors qu’un comité gouvernemental a recommandé, mercredi, de renforcer les lois concernant les agressions sexuelles, d’accélérer les procédures lors des procès pour viol et de modifier le code pénal vieillissant pour mieux protéger les femmes. En effet, la plupart des lois indiennes, dont celles sur le viol, sont l’héritage du code civil colonial britannique mis en place en 1860.
Le comité chargé de faire des recommandations pour rénover le système judiciaire indien en matière de violences faites aux femmes a reçu plus de 80 000 propositions, notamment de la part de groupes de femmes, d’activistes des droits de l’homme comme de simples citoyens.
En Inde, les femmes se sentent « assiégées » et sont si apeurées qu’elles structurent leur existence entière à se protéger des harcèlements et des attaques. Nombreuses sont celles qui ne se baladent qu’en groupe et qui ne sortent qu’en plein jour avec des armes de défense. Celles qui sont violées sont souvent critiquées au sein de leur famille pour être à l’origine de ces attaques. « L’échec d’une bonne gouvernance est la cause d’un environnement aussi peu sécurisé » explique l’ancien ministre de la justice, J.S. Verma, en charge du comité.
Sources :
Al Jazeera (Qatar) en VO.
NDTV (Inde) en VO.
USA Today (USA) en VO.
Julien Lathus