La « Reine Mère » des tigres du Bengal, dont on pense qu’elle fut le plus vieux tigre vivant dans la nature est morte dans le parc de Ranthambore, dans le nord de l’Inde ce jeudi. Âgée de près de 20 ans, Machli était devenue une véritable star et l’un des tigres les plus photographiés au monde.
Le dernier hommage pour Machli la Reine des Tigres (Facebook – Save the Tiger)
Selon des médias locaux, la santé de la tigresse montrait des signes de faiblesse depuis quelques jours. Elle fut découverte à demi-consciente et affamée dans les marges de la réserve du Rajasthan. « Nous avons tenté de la soigner mais elle est morte. Il s’agit d’une mort naturelle liée à son âge avancée (près de 110 ans en équivalence humaine) » explique Yogesh Kumar Sahu, directeur du programme Tigre du parc de Ranthambore. Un tigre vit en moyenne entre 12 et 14 ans.
Née entre 1996 et 1997, elle est devenue en peu de temps une véritable célébrité dans le parc en raison de sa stature et de son autorité sur les autres tigres. Surnommée également la « Dame des Lacs », elle est devenue une star des documentaires animaliers et des timbres à son effigie ont été émis. Elle a pu asseoir sa notoriété en 2003 quand sous l’œil d’une caméra, elle a tué un énorme crocodile des marais qui menaçait son territoire.
L’annonce de la mort de la « Reine de Ranthambore » a été relayée à la une de tous les médias du pays alors que des milliers et des milliers d’internautes ont salué la tigresse sur les réseaux sociaux. Machli fut honorée au cours d’une cérémonie hindoue où, portée par des forces de sécurités sous des pétales de fleurs, elle fut en suite incinérée sur un bûcher funéraire.
Son statut de superstar aurait permis au parc de Ranthambore de gagner près de 10 millions d’euros par an mais pour Krithi Karnath, reporter en Inde pour National Geographic, il est important de ne pas se laisser distraire par un seul animal avant de rajouter que les tigres sont gravement menacés en Inde. Début 2015, un recensement indiquait de la présence de 2226 tigres répartis du nord au sud du pays. Pour leur survie, ces grands félins doivent composer avec une réduction croissante de leur espace vital en raison de l’expansion humaine mais également avec les braconniers qui permettent au marché asiatique d’acquérir des produits aphrodisiaques issus du tigre.
Julien Lathus