L’Inde, le Pakistan et le glacier du Siachen.

La ministre des affaires étrangères du Pakistan, Hina Rabbani Khar déclare qu’Islamabad accordait maintenant plus de confiance à New Delhi qu’elle n’en accordait auparavant. Elle ajoute que la question du Cachemire ne doit pas être un frein aux avancées de normalisation des relations.
Une nouvelle approche …

La ministre des affaires étrangères du Pakistan, Hina Rabbani Khar déclare qu’Islamabad accordait maintenant plus de confiance à New Delhi qu’elle n’en accordait auparavant. Elle ajoute que la question du Cachemire ne doit pas être un frein aux avancées de normalisation des relations.

Hina Rabbani Khar au Forum de Davos, janvier 2012 par World Economic Forum, flckr

Une nouvelle approche des relations.

« Il est clair que nous accordons plus de confiance à l’Inde » affirme-t-elle au journal indien The Hindustan Times. Elle mentionne que les deux pays doivent trouver une solution pour le Cachemire mais que ce problème ne doit être le point de départ de leurs discussions.

« Notre intention est de régler la situation du Cachemire mais commençons avec des problèmes moins compliqués. Nous négocieront nos différences dans un mode différent ».

Sur le voyage tant anticipé mais non encore décidé de Manmohan Singh, le premier ministre indien au Pakistan, elle déclare : « Cela montre de manière précise la direction de notre politique étrangère, nous ne négligerons pas les attentes indiennes. »

Alors que l’Inde et le Pakistan se partage trois guerres depuis leur indépendance en 1947, Hina Rabbani Khar annonce que « le temps est venu de ne pas s’enliser dans l’ancien système de pensée ».

Elle ajoute que le Pakistan tourne une nouvelle page. « Est-ce que la politique doit adopter ou coopérer avec la mentalité militaire ? Les solutions sont décidées avec les militaires bien évidement mais les problèmes sont résolus par l’action politique ».

La ministre déclare que l’Inde et le Pakistan doivent prendre acte de la récente avalanche qui a coûté la vie à 138 soldats sur le glacier du Siashen (The Indian Papers – 7 avril 2012) et repenser le déploiement des forces armées dans cette région. Des politiciens et analystes pakistanais ont également appelé pour une révision du déploiement de soldats sur le glacier où les soldats des deux pays se sont engagés depuis l’affrontement de 1984. En fin de semaine, le journal pakistanais Dawn sondait ses lecteurs pour savoir si les deux pays devaient retirer leurs troupes du glacier. Sur 1690 votes, 78 % des lecteurs se prononçaient pour le retrait.

Dans cette région, les armes se sont tues depuis 2003 lorsque les deux pays ont signé un accord de cessez-le-feu le long de la frontière du Cachemire et depuis, les conditions climatiques ont fait plus de morts que les combats en eux-mêmes.

Hina Rabbani Khar conclut en affirmant que le Pakistan veut des relations de paix avec l’Inde et que la visite éclair du président pakistanais, Asif Ali Zardari en Inde le 8 avril dernier a contribué à resserrer les liens entre les deux pays.

La question du Cachemire au centre des discussions.

Ces déclarations interviennent le jour où Khalid Iqbal, un ancien officier de l’armée de l’air pakistanaise publie un article dans le journal pakistanais The Nation. Il y évoque la relation entre l’Inde et le Pakistan sur le dossier du Siachen.

« Le Pakistan et l’Inde sont d’étranges voisins. Leur relation est profondément ancrée dans la méfiance réciproque ». En revenant sur la visite du président pakistanais en Inde (The Indian Papers – 8 avril 2012) au moment où une centaine de soldats étaient ensevelis au Siashen, il déclare que les relations entre les deux pays sont si complexes qu’une tragédie de cette ampleur n’est pas suffisante à influencer les comportements des deux pays.

Dans son intervention, il revient sur les causes et les enjeux de la situation entre le deux pays sur la question du Siashen. Ces propos restent plus marqués et déterminés que la position de la ministre pakistanaise des affaires étrangères. Il ne voit pas comment le Siashen peut être exclu des discussions entre l’Inde et le Pakistan. Pour lui, la situation sur le glacier, comme la question cachemirie dans son ensemble ne doivent pas être bradées sur l’autel de paix.

« Le défi est de s’efforcer à réduire les tensions tout autant que de régler les conflits en comprenant que la complexité des relations entre les deux pays ne peut pas être simplement balayée ».

Sources

Dawn (Pakistan) sondage

The Hindustan Times (Inde) en VO

The Nation (Pakistan) en VO ici et ici

Julien Lathus

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