La ministre pakistanaise des affaires étrangères en voyage aux USA.

Hina Rabbni Khar est aux USA depuis mercredi pour une visite de 4 jours. Sa mission ne semble pas facile : devoir restaurer l’image du Pakistan et empêcher certains juristes américains de faire passer des mesures punitives à l’encontre de son pays, accusé de double jeu …

Hina Rabbni Khar est aux USA depuis mercredi pour une visite de 4 jours. Sa mission ne semble pas facile : devoir restaurer l’image du Pakistan et empêcher certains juristes américains de faire passer des mesures punitives à l’encontre de son pays, accusé de double jeu dans la lutte contre le terrorisme.

Ce voyage, devant précéder celui du président pakistanais, Ali Asif Zardari et celui du chef des armées pakistanaises, Pervez Ashraf Kayani dans ces prochaines semaines est l’occasion pour les deux partis de redorer un semblant de normalité dans leurs liens conflictuels.

Décrit comme « une visite attendue depuis longtemps », un responsable américain affirme que la ministre pakistanaise et la secrétaire d’état, Hillary Clinton passeront en revue « tous les dossiers qui concernent le Pakistan dont la lutte anti-terroriste ».

Hillary Clinton et Hina Rabbani Khar à Londres en février 2012 par usembassylondon, flickr

Il observe une atmosphère positive à cette rencontre étant donné les « forts liens relationnels qui existent entre Hillary Clinton et Hina Rabbani Khar ». Les deux diplomates en sont à leur quatrième rencontre. « Elles ont relevé leurs manches pour tenter de stabiliser et renforcer la relation américano-pakistanaise et je pense qu’il s’agit d’une bonne opportunité pour désigner une direction dans laquelle les deux pays iront » déclare Victoria Nuland, la porte-parole du département d’état.

Si certaines franges diplomatiques américaines adoptent un caractère optimiste, cet esprit est loin d’être unanime dans la classe politique américaine. Les deux pays traversent une grave crise, malgré la réouverture des routes pakistanaises aux convois de ravitaillement de l’OTAN en Afghanistan. Les crispations restent focalisées sur le terrorisme et sur l’incarcération du médecin pakistanais qui a permis l’élimination de Ben Laden.

La semaine dernière, Ted Poe, membre du Congrès à proposer une loi visant à écarter le Pakistan de la liste des pays alliés non-membre de l’OTAN. « Il est l’heure de rompre avec le Pakistan, mais dans un premier temps, nous devrions cesser de fournir à ce pays des armes sophistiquées au nom de la lutte anti-terroriste. Trop de nos hommes et de nos femmes sont morts en raison de la traitrise d’Islamabad » explique-t-il pour justifier son acte. Le Pakistan avait obtenu le statut de pays allié non-membre de l’OTAN sous l’administration Bush.

Le sénateur Rand Paul, dans une lettre adressée aux membres du Congrès, les avait empressé de couper toute aide étrangère aux pays incapable de défendre les ambassades américaines, en référence aux violences qui secouent le monde musulmans dans l’affaire du film islamophobe.

Néanmoins, certains juristes et responsables du département d’état comme le sénateur John Kerry ont une image un peu plus positive du Pakistan dans le sens où ils pensent qu’il est important pour les USA de rester engagés avec ce pays plutôt que de l’isoler. Cette dernière politique est également soutenue par l’Inde. Dans les faits, la visite d’Hina Rabbani Khar aux USA permet de renforcer les initiatives pakistanaises envers New Delhi.

Au cours de cette visite, il a été entendu que le Pakistan, l’Afghanistan et les USA tiendront bientôt des négociations secrètes sur la manière d’améliorer leurs liens anti-terroristes mis à mal par de nombreux malentendus.

Les trois pays risquent de focaliser ces discussions sur le groupe terroriste pakistanais Haqqani que Washington considère comme la plus grande menace à la stabilité de l’Afghanistan. Pour le moment, Hina Rabbani Khar s’est refusé à annoncer une date à laquelle le gouvernement pakistanais sera prêt à prendre une action contre ce groupe.

Sources :

The Nation (Pakistan) en VO.

OneIndiaNews (Inde) en VO.

The Times of India (Inde) en VO.

Julien Lathus

 

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