Quatre ans après avoir quitté le palais Narayanthiti, l’ancien roi du Népal, Gyanendra Shah a lancé un éclair en annonçant vouloir revenir sur le trône. Dans un entretien avec une chaine de télévision diffusé dimanche soir, il a exprimé le désir de jouer un « rôle de gardien » dans le but de résoudre la crise politique et constitutionnelle qui frappe le pays.
Il affirme qu’au cours des négociations sur la dissolution de la monarchie avec les partis politique en 2008, que ces derniers lui avaient assuré un « rôle de continuité ». « Il n’y a aucun accord sur l’abolition de la monarchie. Je n’ai aucune idée d’où provient cette idée » déclare-t-il au cours de l’interview.
Face à l’échec des partis politiques à constituer une nouvelle constitution, un sentiment de colère grandissant nait au sein de la population népalie et certains partis pro-monarchie suggèrent une restauration du pouvoir royal.
L’ancien roi semble jouer sur cette tendance pour revenir au centre du processus politique du Népal. Interrogé sur la restauration de la monarchie, il déclare « vous vous adressez à la mauvaise personne car en tant que parti, je ne peux donner une réponse objective. Il serait mieux de demander au peuple ». Il se place néanmoins contre l’idée d’un référendum sur la question.
L’ancien roi a sillonné le pays en pèlerinage religieux pour se reconnecter aux masses et il a fêté son anniversaire publiquement samedi 7 juillet. « Le peuple souhaite sortir de l’impasse actuelle. Ce qui est écrit sur les murs est clair et les parties politiques devraient s’y intéresser » annonce-t-il.
Cette annonce a suscité de nombreux commentaires et des critiques de plusieurs parties.
« Le Népal ne redeviendra jamais une royauté » : Baburam Bhattarai.
Ce lundi, le premier ministre Baburam Bhattarai a promis de retirer tous les privilèges restants à l’ancien monarque si il continuait à s’exprimer sur une restauration de la royauté. « J’ai clairement mit en garde l’ancien roi de s’abstenir de faire de telles déclarations. En cas contraire, le peu de privilèges qu’il lui reste lui seront retiré » déclare-t-il.
Jhalanath Khanal, président du Parti Communiste du Népal a accusé l’ancien roi de tenter de pêcher en eaux troubles. Le quotidien Respublica a publié dans son éditorial de lundi un appel à l’ancien roi en lui demandant « d’abandonner ses futiles espoirs de réinstaller la démocratie ».
Gyanendra Shah était devenu roi en 2001 après le massacre de la famille royale au palais. Il fut contraint de céder certains de ses pouvoirs suite à l’immense grève de 2005 et dû se résoudre à quitter le pouvoir en 2008.
Sources :
Hindustan Times (Inde) en VO.
Telegraph Nepal (Népal) en VO.
Julien Lathus