A nouveau, l’Inde entre en guerre contre Internet. Dans le viseur du géant asiatique, les réseaux sociaux et les nouvelles qu’ils colportent. Le site Twitter est particulièrement menacé en raison de messages soupçonnés d’avoir attisé les tensions ethniques en Assam et de faux comptes attribués à des politiciens.
Panique des Assamais face aux rumeurs.
Ces derniers jours, le gouvernement a fait bloquer plus de 300 sites qu’il tient en responsabilité pour avoir répandu des rumeurs qui ont engendré un exode de dizaines de milliers d’Assamais de Bangalore et de Chennai (Madras) vers leur région d’origine.
Cette fièvre a été déclenchée par l’envoi de menaces sur les téléphones portables et sur internet en direction des Assamais. Ces rumeurs indiquaient qu’ils seraient attaqués par les Musulmans après le Ramadan, en représailles aux récentes tensions qui ont opposé les deux communautés.
Parmi ces sites bloqués, apparaissent Facebook, les chaînes d’information Al-Jazeera et ABC et des journaux comme le britannique The Daily Telegraph, le pakistanais Tribune ou encore l’indien Firstpost.
L’Inde a ouvertement accusé le Pakistan d’être derrière cette campagne de peur numérique. Pourtant, le journal The Times of India a aujourd’hui publié un article montrant que près de 20 % de ces messages auraient été émis par des groupes hindous fondamentalistes d’extrême-droite qui chercheraient à polariser le pays selon des critères communautaires.
Six faux comptes sous le nom du premier ministre indien.
Ce jeudi, Twitter s’est engagé à fermer 6 faux comptes qui usurpaient l’identité du premier ministre indien Manmohan Singh. Le site comporte près de 16 millions de comptes en Inde. « Twitter a décidé de bloquer 6 faux comptes du premier ministre. Ils ont répondu à notre plainte en nous invitant à suivre une procédure interne visant à déposer une plainte officiel dans les règles de l’art » explique le conseiller en communication de Manmohan Singh.
Selon cet officiel, la personne derrière le compte nommé PM0India a affirmé avoir changé de nom de compte pour celui de thehinduexpress. Cela prouve pour lui que certains sont sur les réseaux sociaux pour tromper et induire en erreur les autres utilisateurs.
En fin d’année derrière, l’Inde avait déjà annoncé son intention d’interdire certaines publications dont celles à caractère diffamatoire sur internet. En janvier 2012, Facebook et Google avaient été attaqués en justice pour avoir outrepassé les lois visant à maintenir l’harmonie religieuse en Inde.
Sources :
The Hindustan Times (Inde) en VO.
The Times of India (Inde) en VO.
Julien Lathus