Cette semaine, plusieurs responsables pakistanais se sont prononcés sur la question du Siachen. Évoluant dans un climat de réchauffement des relations entre l’Inde et le Pakistan, et en réaction à l’avalanche qui a coûté la vie à 138 soldats sur le glacier (The Indian Papers – 7 avril 2012), politiques et militaires ont tenus la une des journaux pakistanais cette semaine.
Déclarations de l’homme fort mais discret du Pakistan.
Mercredi, le général pakistanais Ashfaq Kayani, chef des armées du Pakistan a déclaré que tous les contentieux entre l’Inde et son pays devaient être résolus pour assurer une coexistence pacifique.
Il ajoute qu’il aimerait voir moins de dépense dans le secteur militaire en argumentant que l’aide sociale à la population devrait être la priorité absolue. « Chaque pays devrait suivre cette démarche et se focalisant davantage sur les besoins sociaux de la population ».
« Nous autres, militaires, comprenons bien qu’il devrait y avoir un équilibre entre la défense et le développement. Vous ne pouvez pas tout miser sur la défense au dépend du développement… La sécurité d’un pays ne repose pas que sur la défense de ses frontières. Le bonheur du peuple qui voit ses besoins satisfaits est également un paramètre de sécurité. C’est seulement dans cette optique qu’un pays est réellement sûr » déclare-t-il à la presse à Skardu dans le nord du Pakistan après avoir accompagné le président Asif Ali Zardari à la base de Gayari.
Pour lui, le retrait des troupes du Siachen est une nécessité tant sur le plan humain qu’environnemental. Il insiste sur l’urgence d’arrêter les dommages environnementaux causés par le déploiement des troupes sur le glacier du Siachen. « Cela va gravement affecter le fleuve Indus et nous devons comprendre que la gestion de l’eau est cruciale ».
Ashfaq Kayani explique que le Pakistan avait envoyé des troupes sur le Siachen en réponse à l’action indienne. « Le monde sait pourquoi nous sommes sur le glacier… Le monde sait que l’Inde y a envoyé des troupes en premier ce qui irrémédiablement poussé le Pakistan à faire de même. » conclut-t-il.
L’opposition politique sur la question.
Les déclarations d’Ashtaq Kayani interviennent le lendemain de la demande de démilitarisation du glacier par Nawaz Sharif, président du parti politique d’opposition Pakistan Muslim League-Nawaz (PML-N). Ce dernier propose même que le Pakistan fasse le premier pas en se retirant du glacier.
Le président du PML-N était en visite à Gayari, la garnison des troupes du glacier. A cette occasion, il a rendu hommage aux soldats pour leur bravoure et a déclaré que la nation entière priait pour eux. Il a annoncé aux familles des victimes de l’avalanche que le gouvernement du Punjab (seul état du Pakistan où le gouverneur est du parti PML-N) leur offrira un travail et une compensation financière.
Ce vendredi, Nawaz Sharif poursuit cette démarche en demandant au gouvernement pakistanais de reconsidérer sa position sur les troupes du glacier. Il fait également part de sa proximité avec la vision du chef de l’armée pakistanaise, Ashfaq Kayani.
« Lorsque l’Inde et le Pakistan voudront résoudre le problème, il sera résolu… Au regard de mon expérience (deux fois premier ministre du pays, ministre de la défense, gouverneur du Punjab…), je peux affirmer que l’Inde est également impatiente de résoudre cette question. »
Réactions de l’Inde et du gouvernement pakistanais.
Le ministre d’état à la défense indien, Palam Raju loue le point de vue du général Ashfaq Kayani sur le retrait militaire du Siachen. Preneet Kaur, ministre d’état aux affaires étrangères d’Inde apprécie lui aussi cette vision en ajoutant que la question doit être réglée.
Ce dernier évoque l’attitude positive de l’armée pakistanaise et pense que l’Inde devrait y répondre de la même façon. Il insiste également pour faire comprendre que ces propositions ne sont pas l’expression d’une faiblesse de la part du Pakistan.
L’Inde voit dans ces initiatives un nouveau départ du fait de la puissance de l’armée dans l’appareil étatique pakistanais. Pour New Delhi, l’appel de démilitarisation de Kayani est un test pour éprouver la flexibilité de l’armée pakistanaise. A trois reprises dans le passé (1989, 1992 et 2005), l’Inde et le Pakistan étaient tout prés d’un accord sur le retrait militaire des troupes du Siachen.
Pour The Indian Express, l’Inde n’a rien à perdre et tout à gagner en faisant une proposition fraiche et sincère pour se désengager d’une coûteuse confrontation.
Néanmoins, les idées de Nawaz Sharif et d’Ashfaq Kayani risquent de tomber dans une impasse au regard de la réaction du ministre de l’intérieur pakistanais, Rehman Malik. Ce dernier a sévèrement critiqué les propositions de son adversaire politique Nawaz Sharif.
« Chaque centimètre du pays est sacré et le Pakistan ne se retirera jamais unilatéralement du glacier » déclare-t-il à la presse d’Islamabad. Il ajoute que le Pakistan ne prendra pas ce genre d’initiative mais qu’il reste en faveur d’une résolution par le biais de négociations bilatérales.
Les secrétaires de la défense des deux pays doivent se rencontrer à New Delhi les 30 et 31 mai prochain pour discuter de la situation sur le glacier.
Sources
The Express Tribune (Pakistan) en VO
The Indian Express (Inde) en VO
The Nation (Pakistan) en VO
Pakistan Today (Pakistan) en VO ici et ici
Julien Lathus
hmlguh
17 août 2012
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