Inde : début de vote dans les provinces du nord-est

En ce mois de février, les électeurs des états indiens du Tripura, du Nagaland et du Meghalayan sont appelés aux urnes pour renouveler leurs assemblées locales. Si cesétats qui constituent les confins de l’Inde, au nord-est ne pèsent pas un poids très important sur le …

En ce mois de février, les électeurs des états indiens du Tripura, du Nagaland et du Meghalayan sont appelés aux urnes pour renouveler leurs assemblées locales. Si cesétats qui constituent les confins de l’Inde, au nord-est ne pèsent pas un poids très important sur le plan de la politique nationale, ils offrent néanmoins des particularités avec le dernier bastion communiste en Inde, une opération séduction sur la majorité chrétienne et une bataille pour une assemblée fantôme.

Ce dimanche, les citoyens indiens de l’état du Tripura se sont rendus en nombre aux urnes pour renouveler leur assemblée législative locale. Selon la commission électorale, le taux de participation a atteint les 78,56 %. Paradoxalement, c’est moins que pour les dernières élections où le taux s’élevait à 91,82 %. Un total de 292 candidats, dont 23 femmes et de nombreux indépendants s’affrontent pour un total de 60 postes. Il faut maintenant attendre jusqu’au 3 mars pour le début du comptages des voix.

Le BJP, au pouvoir sur le plan fédéral cherche à faire tomber la coalition d’extrême gauche, portée par le Parti Communiste Indien Marxiste CPM) au pouvoir depuis 1996 au Tripura, que l’on surnomme la « Citadelle Rouge ». A la fin du vote, les deux partis affichaient chacun leur confiance en leur victoire.

« Je suis sûr qu’un huitième gouvernement du Front de Gauche sera formé au Tripura après ces élections. Nous sommes profondément confiants » déclare le ministre en chef actuel de l’état, Manik Sarkar. De son côté, le chef du BJP du Tripura, Biplab Deb annonce que « les gens veulent du changement. Ils souhaitent de tout leur cœur un gouvernement BJP au Tripura. Il est certain que le BJP constituera le prochain gouvernement du Tripura ».

Mardi 27 février prochain, 2 autres états de la région, le Meghalaya et le Nagaland se rendront aux urnes pour réélire leurs assemblées locales.

Au Nagaland, la campagne se poursuit et les partis se sont lancés dans une véritable opération séduction. En fin de semaine dernière, le BJP s’est mis à courtiser la majorité chrétienne (88 % de la population de l’état) en promettant un pèlerinage vers Jérusalem gratuit pour les retraités. « Un panel d’une cinquantaine de retraités sera tiré au sort chaque année et se verra offrir un pèlerinage sur la Terre Sainte de Jérusalem »explique un tract du BJP émis à Dimapur.

Cette promesse de campagne intervient 1 mois après que le BJP ait retiré ses subventions allouées aux Musulmans, pour leur permettre de faire le pèlerinage à La Mecque. Ces promesses d’offrir des pèlerinages aux Chrétiens ne passent pas très bien du côté des influentes organisations religieuses du Nagaland. « Les partis politiques jouent avec les émotions religieuses des gens. Il est surprenant de voir que le BJP, qui vient de suspendre ses allocations envers les Musulmans, proposer maintenant des voyages gratuits vers Jérusalem au Nagaland » explique le révérend Zelhou Keyho, secrétaire général du Conseil Ecclésiastique Baptiste du Nagaland. Cette organisation qui représente près de 1500 églises dans l’état appelle les partis à plus investir dans le développement et met en garde les électeurs contre les déceptions d’une « petite politique ».

Le scrutin se tiendra également le 27 février au Meghalaya où les espoirs des votants risquent de rencontrer le peu de motivation des candidats. En effet, si ces derniers promettent monts et merveilles en campagne, les électeurs risquent de rencontrer une certaine déception dans cet état. Car une fois élus, il n’est pas sûr que les représentants du Meghalaya ne fréquentent beaucoup l’assemblée locale.

Au cours de la dernière législature, seules 51 lois ont été débattues au cours de 12 sessions de vote entre 2013 et 2017 et l’assemblée s’est réunit 96 fois sur la période selon les rapports de l’Association pour des Réformes Démocratiques, basée à Delhi. « Les sessions de l’assemblée ne sont rien d’autres qu’une rare mascarade. Il n’y a aucun suivi dans les questions soulevées car elles ne sont pas assez nombreuses. Cela doit changer » explique Angela Rangad, directrice d’une organisation des droits civiques, Thma U Rangli Juki à Shillong, la capitale de l’état du Meghalaya.

Julien Lathus

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