Mercredi 4 juillet, les secrétaires des affaires étrangères indien et pakistanais se sont retrouvés à New Delhi pour une rencontre de 2 jours. Ranjan Mathai a accueilli son homologue pakistanais Jalil Abbas Jilani pour évoquer la paix, la sécurité, les mesures de confiance et le Cachemire.
Cette rencontre intervient dans un contexte particulier après l’arrestation et les révélations d’Abu Hamza, un citoyen indien soupçonné d’avoir coordonné les attaques de Bombay de novembre 2008 (voir article The Indian Papers du 28 juin 2012). Il aurait affirmé la participation de l’état pakistanais et de ses services de renseignement à cette action qui a coûté la vie à 166 personnes.
Alors que la rencontre allait commencer, le ministre indien de l’intérieur P Chidambaram a déclaré « qu’il n’était plus possible de nier l’existence d’une cellule des opérations au Pakistan avant et durant les attaques. Sans un soutien étatique, cette cellule n’aurait pu voir le jour ». De retour du Tajikistan, le ministre indien des affaires étrangères regrette que le fondateur du Lashkar-e-Toiba, Hafiz Saeed, accusé d’être le cerveau des attentats de Bombay soit toujours « libre de ses mouvements au Pakistan ».
Au-delà de ses tensions, le rapport de presse de la rencontre mentionne un dialogue dans une atmosphère franche et constructive dans lequel les deux pays ont réaffirmé leurs positions tout en inclinant vers une résolution par le dialogue.
Avançant pas après pas, cette rencontre n’a pas donné lieu à un progrès significatif dans l’amélioration des relations indo-pakistanaises. Les deux parties ont discuté de questions de sécurité et de paix. Sur le principe des mesures de confiance (CBM), ils ont fait état de la nécessité de s’accorder une plus grande confiance dans un dialogue compréhensif.
L’Inde et le Pakistan ont toutefois noté que le terrorisme posait un immense problème qui agit contre la paix et la sécurité. Ils ont réaffirmé l’engagement de leurs pays dans la lutte contre le terrorisme en voulant l’éradiquer sous toutes ses formes.
Les deux secrétaires ont également échangé sur le sujet du Cachemire. Ils se sont dit prêt à poursuivre leurs discussions et à aller plus loin dans une résolution pacifique en souhaitant éliminer leurs divergences au profit de leurs convergences. L’Inde et le Pakistan ont reconnu la nécessité de renforcer des mesures de confiance le long de la ligne de démarcation (LoC) par le biais de CBM visant à faciliter les voyages et le commerce des deux côtés du Cachemire. Dans ce sens, ils ont prévu un nouveau rendez-vous le 19 juillet à Islamabad pour un groupe de travail sur ses mesures de confiance.
Les deux pays ont également réaffirmé l’importance des contacts humains et des échanges amicaux entre les deux peuples. Un texte de révision des accords sur les visas serait prêt à être signé par l’Inde et le Pakistan. Ils se sont focalisés sur l’importance de la promotion de la coopération sur divers sujets comme un accès plus simple aux sanctuaires religieux et la fin d’une propagande hostile l’un contre l’autre. Ils ont également apporté l’idée de promouvoir plus de contacts sportifs et entre les médias.
Ranjan Mathai et son homologue pakistanais Jalil Abbas Jilani ont prévu de se revoir à Islamabad dans le but de prévoir la rencontre des ministres des affaires étrangères des deux pays en septembre 2012. Une date sera fixée par canaux diplomatiques.
Si une nouvelle fois, la rencontre n’a pas engendré de proposition révolutionnaire dans la normalisation des deux pays, l’Inde et le Pakistan semblent avoir surmonté la crise liée à l’arrestation d’Abu Hamza. Cette affaire reste néanmoins une nouvelle épine dans leurs relations et l’Inde va souhaiter éprouver la bonne volonté du Pakistan qui lui doit composer avec les forces en présence dans son pays.
Sources :
IBN Live (Inde) en VO.
NYDailyNews (USA) en VO.
Julien Lathus