Le ministre des affaires étrangères indiennes, S M Krishna a déclaré qu’un amendement à la constitution était prêt à être ratifié pour permettre l’échange de 111 enclaves indiennes au Bangladesh contre 51 enclaves bangladaises en Inde.
« Le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre au plus tôt un arrangement protocolaire sur les frontières entre les deux pays qui débouchera sur un échange des enclaves » a-t-il écrit au leader du Parti Communiste Indien, le bengali Prabodh Panda. Ce dernier s’était largement engagé sur la question des enclaves en demandant au gouvernement indien de trouver une solution pour un échange.
Le traité sur cette question avait été signé en septembre dernier par le premier ministre indien, Manmohan Singh au cours d’un déplacement au Bangladesh. Il doit être maintenant ratifié par les deux gouvernements.
« La ratification nécessite dans un premier temps le changement d’un amendement de notre constitution. Les préparatifs pour introduire cet ajout à l’amendement sont en cours avant de le présenter au Parlement » déclare S M Krishna en ajoutant qu’il fallait également fixer une date et les modalités de l’échange.
La lettre du ministre des affaires étrangères au chef du Parti Communiste Indien fait écho aux initiatives de Prabodh Panda qui demanda début mai au Parlement Indien de résoudre expressément la question des enclaves pour permettre à leurs milliers d’habitants de bénéficier des aides indiennes.
Il affirme que 37100 Indiens vivaient dans ces enclaves et que 14200 Bangladais habitaient dans des enclaves sur le sol indien en se basant sur les chiffres des derniers recensements effectués par les deux pays.
« Toutes ces personnes des deux pays sont privés de droits politiques et n’ont pas accès au programmes sociaux qui sont nécessaires pour le développement individuel dans une société libre » ajoute-t-il.
La frontière entre l’Inde et le Bangladesh, le long de l’état indien du Bengale-Occidental est une des plus complexes du monde. Certaines de ces enclaves indiennes contiennent même une enclave bangladaise en elles. L’imbrication de ces territoires les uns sur les autres est à faire tourner la tête. Elles résulteraient de dettes de jeu de la part des anciens souverains locaux de Cooch Behar et de Rangpur qui pour se renflouer n’hésitèrent pas à mettre en pièce leur territoire.
Sources :
The Indian Express (Inde) en VO.
Zee News (Inde) en VO.
Rapport de l’Université de Melbourne en VO
Julien Lathus