Selon plusieurs médias du sous-continent, le gouvernement indien pourrait retirer ses troupes du statut de guerre dans lequel elles étaient maintenues à la frontière avec le Pakistan depuis les attaques terroristes de 2008 à Mumbai (Bombay).
Ce retrait vers une position pacifique se place comme l’une des premières initiatives d’ouverture entre les deux pays depuis qu’ils ont repris leurs pourparlers de paix après les attentats de Bombay. Cette attaque avait mit à terre le dialogue et presque poussé l’Inde à la guerre avec le Pakistan.
Des militaires et des diplomates ont déclaré ce dimanche au journal The Express Tribune que les deux puissances nucléaires s’étaient entendues sur un accord durant la visite du président pakistanais Asif Ali Zardari à New Delhi en avril (voir article The Indian Papers du 8 avril 2012).
Selon ces sources, l’annonce officielle de ce retrait pourrait intervenir au cours de la visite attendue du premier ministre Manmohan Singh à Islamabad au second semestre de l’année 2012. « Probablement en septembre ou en octobre » remarque une des sources. Quelques personnes qui ont accompagné le président Zardari en Inde en avril déclarent que cette avancée majeure est le résultat de discussions secrètes mises en place depuis des années.
Le gouvernement indien avait immédiatement mobilisé ses troupes à la frontière pakistanaise après les attaques lancées par le commando terroriste au cœur de la capitale économique indienne. New Delhi attribue ces attaques au groupe Lashlar-e-Toiba (LeT), basé au Pakistan. Plus de 160 personnes, dont des étrangers, avaient trouvé la mort dans des attaques simultanées.
Selon des experts, le scénario de mise en place d’un statut de guerre indien implique que les troupes militaires régulières indiennes prennent position à la frontière en lieu et place des forces spéciales affiliées à la protection frontalière. En Inde, les Forces de Sécurité Frontalière sont dédiées à ce rôle et au Pakistan, ce sont les Rangers.
Des officiels déclarent que le Pakistan avait répondu à ce dépoilement en envoyant ses troupes dans certaines zones-clés de la frontière comme à Sialkot au Punjab pakistanais. La ville est située à 5 km de la frontière indienne face l’état du Cachemire indien.
Pour un officiel militaire, bien que l’Inde ait mobilisé de fortes troupes, il observe qu’il n’y a pas eu de sérieuses tensions à la frontière comme ce fut le cas en 2002 après l’attaque du Parlement indien à New Delhi par un groupe terroriste basé au Pakistan. « Il n’y a jamais réellement eu d’alerte, ni d’un côté, ni de l’autre » déclare-t-il.
Des experts à la défense affirment que le retrait indien de l’état de guerre pourra permettre au Pakistan de redéployer des troupes dans le nord du pays où l’armée pakistanaise se bat contre les fiefs talibans et Al-Qaida. Cela peut apparaitre comme une bonne nouvelle pour les USA qui combattent en Afghanistan et qui veulent que le Pakistan chasse de son territoire les terroristes.
A propos du glacier du Siachen et de l’estuaire de Sir Creek.
Parallèlement à cette annonce sur le retrait des troupes indiennes, Manmohan Singh pourrait emporter d’autres « surprises plaisantes» pour l’Inde et le Pakistan. Des officiels proclamant que « des annonces majeures » sont également attendues concernant le glacier du Siachen et de l’estuaire de Sir Creek (voir article The Indian Papers du 3 mai 2012).
Ils déclarent qu’il existe une possibilité pour que l’Inde et le Pakistan décident d’un retrait de leurs troupes du glacier où une avalanche avait emporté plus de 130 soldats pakistanais le mois dernier (voir article The Indian Papers du 7 avril 2012).
Depuis plusieurs semaines, la société civile pakistanaise et de hauts responsables militaires, comme le chef des armées du Pakistan, Ashfaq Kayani ont multiplié les déclarations demandant un retrait des troupes des deux pays de la zone frontière et de redistribuer l’argent du stationnement des troupes pour les besoins du peuple (voir article The Indian Papers du 20 avril 2012).
Sources :
The Express Tribune – International Herald Tribune (Pakistan) en VO.
IBN Live (Inde) en VO.
Julien Lathus.