Au moins 6 manifestants ont été tués ce jeudi au Cachemire, dans le district de Ramban et plus de 20 autres ont été blessés au cours d’affrontements avec les forces de sécurités. Ces derniers ont ouvert le feu sur un rassemblement de protestation pour dénoncer l’attitude que les paramilitaires des forces frontalières (BSF) auraient eu la veille.
L’incident s’est produit en face d’un poste des BSF que la foule accusaient d’être intervenus la veille, au cours de récitations religieuses dans une mosquée de Gool où les fidèles étaient rassemblés pour le Ramadan. Selon un témoin, les troupes se seraient plaints du niveau sonore de ces récitations. Néanmoins, les causes de cette colère reste floues. Si les troupes sont bien entrées dans la mosquée, d’autres sources évoquent une profanation et le passage à tabac d’un imam.
Ce jeudi, face aux protestations, les troupes ont ouvert le feu sur la foule. « Les soldats de la BSF ont tiré sans discernement, à gauche, au milieu, sur la droite. C’était le chaos » déclare un témoin à l’AFP. Dans les autres villes du district, la tension est montée d’un cran. Une foule aurait incendié des bureaux du magistrat dans la ville de Ramban alors que la police tente de ramener le calme. Des manifestants ont également bloqué l’autoroute qui relie la ville de Jammu à celle de Srinagar.
Rapidement, Sushilkumar Shinde, le ministre de l’intérieur a indiqué regretter la perte de vies humaines lors de ces affrontements et a annoncé l’ouverture d’une enquête. « Je suis profondément attristé par ces pertes et j’offre aux familles endeuillées toutes mes condoléances. J’ai ordonné un enquête sans perte de temps. Je peux vous assurer que tout usage démesuré d’une violence excessive ou irresponsable sera traité avec la plus grande sévérité » a t-il déclaré devant des journalistes.
Le Cachemire est au cœur de plus de 60 ans d’hostilités entre l’Inde et le Pakistan qui revendiquent chacun la totale possession de ce territoire. Parallèlement, une partie de la population y souhaite l’indépendance. Depuis une vingtaine d’années, un soulèvement est en cours au Cachemire. Selon un décompte officielle, près de 47 000 personnes y auraient perdu la vie mais d’autres sources indiquent un nombre de morts flirtant avec les 90 000.
Julien Lathus