La crainte des villageois pakistanais sur la Ligne de Contrôle.
Après une semaine d’intenses échanges de tirs entre les troupes pakistanaises et indiennes, les villageois pakistanais du Cachemire vivant sur la frontière se terrent chez eux dans la crainte d’une escalade de la violence.
Dans le village de Darmassal, en première ligne de la frontière, à quelques mètres des positions indiennes, les bateaux qui servent à traverser la rivière Poonch sont restés à quais depuis mercredi en raison des tirs indiens. « Nous sommes terrorisés. Nous ne pouvons plus sortir car la zone est sous un feu nourri. Nous avons l’habitude de traverser la rivière mais mercredi, des soldats indiens ont tiré sur notre bateau, maintenant, tout le monde est cloitré à l’intérieur de chez lui et les bateaux ont cessé leur rotation » explique un habitant du village.
L’armée indienne s’est installée sur les hauteurs en face du village et le poste pakistanais implanté au pied de la colline, en face du village et de la rivière. « Je suis très inquiète pour mes enfants. Je veux la fin des tirs » déclare une femme de 35 ans qui a quitté le village sans ses 3 enfants et son mari pour une ville à une dizaine de kilomètre de la frontière, chez ses parents. Maintenant, elle a peur de retourner dans son village situé sur la ligne de front. « Je veux retourner auprès de mon mari et de mes enfants mais je ne peux pas en raison des tirs. Nous et nos enfants ne sont pas en sureté dans ses conditions, nous voulons la paix » ajoute-t-elle. Selon un responsable pakistanais de la zone, les accrochages entre l’armée indienne et pakistanaise ont poussé à l’exode de près de 40 000 personnes.
Chute du nombre d’étudiants indiens et pakistanais en Grande-Bretagne.
Le nombre d’étudiants pakistanais et indiens est en chute en raison de la perception que la Grande-Bretagne n’est plus un pays où ils sont les bienvenus. En cause également, les lois britanniques sur l’immigration. Le nombre d’étudiants indiens est en chute de 23,5% et celui des étudiants pakistanais de 13,4%.
Les experts affirment que cette baisse est en partie due au fait de la croissance de la perception que la Grande-Bretagne n’est plus aussi accueillante envers les étudiants étrangers. De l’autre côté, les nouvelles restrictions sur les visas font que les étudiants ne peuvent plus travailler après ou pendant leurs études. Cette chute de fréquentation universitaire ne touche pas que les étudiants du sous-continent puisque pour la 1ère fois depuis 16 ans, le nombre d’étudiants en provenance de l’Union Européenne est également en baisse.
« Les opinions britanniques sur l’immigration ont un fort impact sur des pays comme l’Inde ou le Pakistan avec lesquels nous entretenons une relation faite d’histoire où les classes moyennes parlent anglais et lisent la presse en anglais. Donc quand des choses pareilles sont rapportées, elles ont un impact fortement dommageables sur la perception qu’ont les étudiants potentiels » explique Jo Beall, du Conseil Britannique de l’Education. « Le régime des visas étudiants sont nous avons hérités était la porte ouverte à tous les abus » se justifie le ministre britannique de l’immigration, Mark Harper.
Histoire des migrants bengalis en Amérique.
Pour finir cette revue de presse et poursuivre sur la thématique des migrations sud-asiatique, il est à noter la sortie d’un livre cette semaine sur les immigrés bengalis en Amérique au début du XXème siècle. Ecrit par Vivek Bald, “Bengali Harem and the Lost Histories of South Asian America” (Harvard University Press), il raconte les histoires des migrants d’Asie du Sud en Amérique, leur voyage et leur installation.
Entre 1917 et 1965, les immigrés d’Asie du Sud n’étaient pas autorisés à entrer légalement aux USA. Mais nombre d’eux, travaillant sur les navires britanniques profitaient d’escales aux USA pour débuter une nouvelle vie. Parmi eux, Habib Ullah, originaire d’un village du Bangladesh actuel quitta son bateau dans le port de Boston pour New York dans les années 1920. Installé dans l’est du quartier d’Harlem, il ouvrit un restaurant très populaire dans Manhattan : the Bengal Garden.
Comme Ullah, d’autres Musulmans d’Asie du Sud se sont installés aux USA à la même période en se mariant dans des familles Afro-Américaines ou Porto Ricains. Aujourd’hui, de nombreux Afro-Américains et descendants portoricains ont des ancêtres originaires d’Asie du Sud. Alors que l’histoire d’une vague de nombreux Indiens, Pakistanais ou Bangladais, bien éduqués arrivèrent aux USA après 1965 est bien connue, la saga des premiers immigrés était totalement oubliée.
« Sans ces récits, l’histoire des Sud-Asiatiques aux USA est incomplète » déclare Vivek Bald, l’auteur de l’ouvrage. La genèse du livre réside dans les discutions entre l’auteur et Alaudin Ullah, un acteur new yorkais, fils d’Habib Ullah. L’histoire de sa famille a attisé la curiosité de Vivek Bald. Dans ce processus, de nombreux Bengalis qui vivaient dans les quartiers afro-américains et porto ricains se sont mariés dans ces communautés D’ailleurs, la femme d’Habib Ullah, Victoria Echevarria Ullah était une immigré porto ricaine.
Vivek Bald espère que Bengali Harem sera lu à la fois par des savants et par le grand public. L’auteur a déjà 2 documentaires vidéos à son actif sur les diasporas sud-asiatiques aux USA et en Grande-Bretagne.
Julien Lathus