Changement à la tête du groupe indien Tata.
Vendredi, pour ses 75 ans, l’industriel indien Ratan Tata a donné sa démission après 20 ans à la tête du groupe qui porte son nom. Sous sa présidence, Tata est sorti de sa torpeur pour devenir un colossal industriel capable de s’offrir des géants comme le constructeur Jaguar ou le sidérurgiste Corus.
Il doit être remplacé par le père de la Nano, la voiture la moins chère du monde, Cyrus P. Mistry. A 44 ans, il sera à la tête du premier conglomérat indien au chiffre d’affaire de 100 milliards de $ pour 2011-2012. « Le groupe Tata est le pionnier de l’intégration indienne dans l’économie mondiale » lit-t-on dans certains journaux indiens. « Ce qu’il a fait sert aujourd’hui de tremplin pour toute une nouvelle génération de dirigeants d’entreprises indiennes à l’international » expliquent d’autres.
Formé aux USA, à Cornell et à Harvard, Ratan Tata est le descendant d’une dynastie industrielle qui à vue le jour il y a 140 ans. En 1991, quand il prend la tête du groupe, l’Inde entame la libéralisation de son économie en suivant le modèle soviétique. Ratan réveille alors le « dinosaure endormi ». Moins de 10 ans après, il réalise son premier grand coup en rachetant le fabricant britannique de thé, Tetley. S’en suivront Jaguar et Land Rover en 2008 pour 13,7 milliards de $. Aujourd’hui, Tata compte une centaine de filiales et réalise près de 60% de son chiffre d’affaire à l’étranger.
Le Bhoutan en pleine transition.
Dans son double numéro de fin d’année (1155-1156), Courrier International propose une petite série d’articles sur le petit royaume himalayen du Bhoutan. Relativement méconnu en dehors de ses paysages montagnards et son indice du Bonheur National Brut, la revue revient sur quelques pans sociaux du Bhoutan alors que le pays s’apprête à voter pour la seconde fois de son histoire à des élections législatives en 2013. Retour sur une démocratisation en route.
Alors que le royaume du Bhoutan a cherché à se distinguer en instaurant son indice du BNB. Son image n’en est pas moins entachée par une pauvreté et par la répression contre la minorité népalaise. Issu du Courrier Japon, cette article nous apprend qu’un quart des Bhoutanais vivent sous le seuil de pauvreté 40% des enfants sont sous-alimentés et le revenu annuel ne dépasse pas les 1460 euros.
Parallèlement, le pays succombe à la fièvre consumériste. En 1999, le gouvernement a autorisé la télévision par satellite et l’accès internet. Depuis, une vague de modernisation déferlé sur le pays, maintenu alors en semi-autarcie. Des embouteillages sont apparus dans les rues de la capitale en raison de l’accroissement du parc automobiles. Mais plus que cette évolution, l’article met en lumière le plus grand tabou du pays : la minorité népalaise. Dans le sud du pays, ils seraient de 20 à 50% de la population. L’enseignement du népalais est interdit dans les écoles et plus de 100 000 personnes sont partis en exil. C’est d’ailleurs dans l’est du Népal que se trouve le plus grand camp de réfugiés d’Asie.
Une jeune surfeuse du Bangladesh bouscule les coutumes locales.
Dans la société conservatrice bangladaise, il est considéré comme honteux le fait qu’une femme se rende à la plage. Néanmoins, une jeune femme, issue de la minorité persécutée des Rohingya de Birmanie entend défier ses normes. C’est par le surf que Nassima Akthar mène son combat sur les plages de Cox Bazaar.
Alors que certains la traitent de « pute » lorsqu’elle s’apprête à entrer dans l’eau, Nassima s’en fiche, mais c’est en longs habits que la surfeuse affrontent les vagues du Golfe du Bengale. Elle est maintenant l’une des surfeuses les plus réputées de la région. « Je me sens libre dans l’eau. Le reste ne m’atteint pas vraiment » déclare-t-elle.
En 1998, une école de surf avait été bâtie pour les réfugiés Rohingya qui avait fuient la Birmanie. Depuis, les enfants y apprennent à nager et à faire du surf. La formule avait rapidement séduit les jeunes filles qui sont étaient alors plus nombreuses que les hommes. Mais certains chefs de communautés avaient décrété qu’il était inapproprié pour les femmes de faire du surf. Le nombre des pratiquantes a fondu et Nassima est aujourd’hui la seule.
« Les femmes devraient rester à la maison à s’occuper des enfants. Nous ne voulons pas que nos filles traient à la plage » estime un local. Aujourd’hui, Nassima a été mariée et elle passe son temps à cuisiner pour son mari. Elle se rend néanmoins à la plage tous les matins à l’aube. Nassima veut devenir sauveteuse en mer et professeur de surf. Pour elle, tout le monde peut faire du surf. Dans l’océan, elle ne se considère ni comme une femme, ni comme une Rohingya mais comme une personne surfant sur la vague.
Julien Lathus