Suites de l’affaire de l’effondrement de l’immeuble au Bangladesh.
Après l’effondrement de l’immeuble abritant des ateliers de tissage en périphérie de Dhaka mercredi, le bilan ne cesse de s’alourdir. Déjà 376 morts et près de 900 disparus. Il s’agit de la plus importante catastrophe industrielle du pays, souvent habitué à de tels drames.
Depuis l’effondrement, les ouvriers du secteur textile se sont mobilisés pour demander l’arrestation et la condamnation à mort des responsables de la tragédie. De violents heurts ont opposé les forces de l’ordre aux ouvriers qui ont manifesté violemment à proximité du site de l’immeuble.
Selon des sources gouvernementales, le propriétaire de l’immeuble, Rana Plaza aurait été arrêté ce dimanche alors qu’il tentait de fuir vers l’Inde. Il aurait été ramené à Dhaka en hélicoptère et placé sous surveillance. Un industriel espagnol, copropriétaire des lieux est également recherché. Cette catastrophe relance les polémiques sur les conditions de travail dans l’industrie textile au Bangladesh, qui demeure le pivot économique du pays.
Le long voyage des Hazaras qui fuient les violences du Pakistan.
Cette minorité religieuse issu de l’Islma Chiite est particulièrement visée par les attentats et attaques en tout genre depuis ces derniers au mois au Pakistan. Certains d’entre eux choisissent la voie de l’exil. Le New York Times propose cette semaine un long article sur les Hazaras qui tentent de rejoindre l’Australie, clandestinement, dans des situations précaires. Plusieurs centaines d’entre eux auraient trouvé la mort sur ces routes de contrebande ces dernières années.
« Je préfère périr en mer plutôt que dans un attentat » explique Hussain, 25 ans, sur la route de l’exode. A Quetta, où les Hazaras sont nombreux, les attaques menées par le groupe extrémiste Lashkar-e-Jhangvi terrorisent cette communauté que les terroristes qualifient d’hérétique.
Pour ces réfugiés, le voyage commence à Karachi et certains déboursent près de 6000€ pour traverser l’Asie. L’avion jusqu’en Thaïlande ou en Malaisie, puis par la mer jusqu’en Indonésie où chaque étapes est ponctuée de peaux de vin à destination des policiers. Certains sont extorqués, abandonnés ou volés le long des routes. En Indonésie, ils cherchent à rejoindre l’île de Christmas, à 240 miles de là. Sur les bateaux de fortune, les Hazaras retrouvent des Iraniens, des Afghans, des Sri-Lankais ou des Irakiens. Cette situation embarrasse les autorités australiennes et l’ONU s’inquiète des conditions de vie dans les centres de rétention. Pourtant, l’Australie a augmenté son quota d’accueil de près de 40%.
Avant le départ, Hussain souligne que si il n’y avait pas les extrémistes, il resterait au Pakistan. Son sac sur le dos, il se retourne vers sa famille. « C’est peut-être la dernière fois que je vois le Pakistan » chuchote-t-il, des larmes dans la voix. Ce mois-ci, un bateau de 90 personnes, pour la plupart des Hazaras a fait naufrage entre l’Indonésie et l’Australie. « Que Dieu me vienne en aide » lance Hussain.
L’Indien qui a découvert Ella Fitzgerald.
Cette semaine, Ella Fitzgerald aurait eu 96 ans. Google l’a honoré de l’un des ses fameux Doodles et le site Taj Mahal Foxtrot, spécialisé sur les années jazz de Bombay lui consacre un article vivant. En 1931, Bardu Ali, fils d’un immigré indien du Bengale a persuadé Chick Webb’s d’engager un jeune chanteuse, pleine de talents selon lui de 16 ans : Ella Fitzgerald.
L’existence de Bardu Ali a été révélée à l’auteur par le livre de Vivek Bald, Bengali Harem and the Lost Histories of South Asia, qui retrace le destin de quelques immigrés indiens aux USA. Dans les années 30, Bardu Ali était le leader du groupe où le batteur Chick Webb officiait. Selon Dizzy Gillespie, Ali était un show-man et un grand joueur de trompette.
L’article retrace la vie de Bardu Ali dont l’existence s’inscrit dans la plus pure tradition des joueurs de jazz de l’époque, avec ses tragédies, ses abus et son swing. Une histoire magnifique.
Julien Lathus