« La politique étrangère de l’Inde est devenue l’otage de ses idées confuses en matière de paix, de multilatéralisme et de coopération » annonce le site indien Live Mint au lendemain de la perte d’un contrat pour les investissements indiens aux Maldives. Entre « contrat caduc » et déconvenue, l’Inde s’interroge et cherche sa place.
Mardi, le gouvernement des Maldives a annulé un contrat de développement de l’aéroport international Ibrahim Nasir de la capitale Malé. D’une hauteur de 511 millions de $, le contrat avait été attribué à l’entreprise indienne GMR Infrastructure. Ce mercredi, le président de l’archipel, Mohamad Waheed a annoncé qu’il espérait que cette annulation n’allait pas affecter leurs liens bilatéraux.
L’argument du gouvernement : ce contrat avait été signé par le gouvernement de l’ancien président Mohamed Nasheed qui a démissionné dans des circonstances douteuses en février dernier. Le contrat liant les Maldives à GMR a donc été déclaré « nul et non avenu ». Le président des Maldives réagi également à la forte réaction indienne qui appelle les Maldives à s’assurer de la sécurité des intérêts indiens et de leur protection. « Nous avons toujours maintenu que cet accord commercial avait été signé par le président Nasheed dans des conditions douteuses. Il avait été ratifié en dépit des objections du Parlement » explique-t-il dans une interview.
« Nous restons confiant de ne pas voir notre relation avec l’Inde affectée après cet épisode. En même temps, deux autres contrats avec des compagnies indiennes viennent d’être conclus. Notre relation bilatérale, dans le domaine militaire ou commercial est même plus forte que par le passé » indique-t-il.
Le projet de GMR était en balance depuis le changement de régime aux Maldives en février 2012. GMR avait remporté les droits de développement de l’aéroport international de Malé durant la présidence de Nasheed. Il s’agissait alors du plus important investissement direct étranger aux Maldives. Cette problématique avait été évoquée au cours de la rencontre entre le premier ministre indien et le président Waheed au cours de sa visite en Inde en avril. Il avait dès lors assuré aux Indiens que leurs investissements resteront saufs.
Si cette annulation représente du coup dur pour les investissements indiens, elle dévoile aussi une interrogation sur la ligne indienne en matière de politique extérieure. Le président des Maldives semble l’avoir compris au regard de son discours qui se veut rassurant. « New Delhi est notre ami le plus proche » reprend-t-il. Face à cette situation, Live Mint recommande à l’Inde d’être plus prudente sur ses relations afin de ne pas être l’éternel « dindon de la farce » à cause d’une diplomatie mal réglée aux enjeux régionaux.
Sources :
Live Mint – The Wall Street Journal (Inde) en VO.
ZeeNews (Inde) en VO.
Julien Lathus