La dangereuse dévaluation de la roupie pakistanaise continue d’entretenir une importante inflation qui se répercute de manière violente sur les prix à la consommation. De 8,9 % en juin, elle affiche 10,3 % en juillet en raison de la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires.
Si les aliments de base de la cuisine pakistanaise comme la farine, les légumineuses, les oignons, la viandes et les pommes de terre connaissent une hausse de plus de 10 %, les dépenses énergétiques connaissent une hausse encore plus brutale. Le gaz a enregistré une hausse de 143 % sur l’année passée et le prix de l’essence a augmenté de 23 % pour la même période.
Ces hausses s’accompagnent d’une dévaluation importante de la monnaie pakistanaise qui a perdu 30 % de perte de sa valeur face au $ entre l’été 2018 et celui de 2019. Pour les Pakistanais les plus modestes comme pour la classe moyenne, il devient compliquée de joindre les deux bouts et le premier ministre Imran Khan, au pouvoir depuis un an est sous le feu des critiques.
En dépit d’un récent prêt de 6 milliards de $ de la part du FMI ainsi que de plusieurs autres obtenus auprès des alliés saoudiens et chinois, le gouvernement a opté, le mois dernier pour un budget d’austérité qui contient des hausses des recettes fiscales et des réformes qui s’annoncent impopulaires. Dés son arrivé au pouvoir, Imran Khan qui avait fait campagne sur le thème de l’état-providence a dû prendre des mesures contradictoires et impopulaires en raison de l’état catastrophique de l’économie pakistanaise, plombée par une crise de sa balance des paiements. Alors que les prévisions estimaient une croissance à 6,2 % pour 2018-2019, elle atteint en réalité les 3,3 %.
Il faut remonter à novembre 2013 pour voir un taux d’inflation à deux chiffres frapper le Pakistan. A cette époque, le Pakistan faisait face à une vaste crise financière avait déjà bénéficié d’un prêt de sauvetage de 6 milliards de la part du FMI en échange de mesures de rigueur et d’austérité.
Julien Lathus