Encore des mesures dans la nouvelle dynamique des relations indo-pakistanaises mise en route depuis début avril et la visite du président pakistanais Asif Ali Zardari (voir article The Indian Papers du 8 avril 2012). Cette fois, le Cachemire est à l’honneur. Néanmoins, les rencontres se multiplient, tout comme les annonces symboliques sans aboutir à une avancée majeure.
Un groupe de travail indo-pakistanais a été chargé jeudi 19 juillet, à Islamabad de faire fructifier les discussions des 4 et 5 juillet (voir article The Indian Papers du 7 juillet 2012). L’Inde et le Pakistan semblent avoir surmonté les récentes tensions puisque les deux pays se sont accordés sur une série de mesures.
Au cours de cette rencontre, l’Inde et le Pakistan se sont accordés sur une extension du volume de leurs échanges des deux côtés de la frontière qui traverse le Cachemire pour renforcer le commerce déjà en place et les liens sociaux. Les mesures en négociation concernent le commerce bilatéral et les facilités bancaires s’y rattachant ainsi qu’un assouplissement du franchissement de la frontière pour les pèlerinages et les visites familiales.
Les deux parties ont évoqué dans une atmosphère cordiale et constructive des modalités du renforcement des accords existants le long de la ligne de contrôle (LoC) et ont discuté des possibles ajouts aux accords.
Selon des experts à Islamabad, le commerce entre la LoC fait face à d’immenses difficultés en raison des procédures des visas et du manque e communication entre les deux pays. Pour résoudre cette problématique, ils affirment que les mesures de confiance élaborées doivent maintenant devenir effectives.
« Une visite du premier ministre indien, Manmohan Singh au Pakistan et le retour de la diplomatie du cricket aideraient à renforcer la stabilité dans le dialogue bilatéral et représenteraient un progrès entre nos deux pays » déclare Asif Izdi, un diplomate pakistanais. De son côté, le ministère des affaires étrangères pakistanais souhaite que les visites bilatérales ne se fassent pas qu’à un niveau politique mais également aux échelons civils, sociétales ou des médias.
Trop de symbolisme et pas assez de substance.
Si le dialogue entre l’Inde et le Pakistan a repris l’an dernier après 3 ans d’interruption à la suite des attentats de Bombay, certains le trouvent sans substance et bien trop symbolique. Ce dialogue est bien plus stable aujourd’hui qu’il ne le fut auparavant.
L’annonce de la reprise des séries de cricket entre l’Inde et le Pakistan comme l’anticipation de la visite de Manmohan Singh au Pakistan restent des mesures symboliques alors que de nombreux dossiers importants peuvent être résolus.
Le contentieux sur le glacier du Siachen en est l’exemple. Après l’avalanche qui a tué 138 soldats pakistanais, Islamabad s’est dit favorable à un retrait bilatéral alors que New Delhi piétine et renvoie une attitude négative (voir article the Indian Papers du 20 avril 2012). La presse s’interroge alors sur le bien fondé de laisser des soldats à 5000 mètres d’altitude qui subissent les aléas climatiques pour peu de bénéfices. et tout cela sans compter les millions de roupies dépensés dans ce stationnement.
L’Inde et le Pakistan devraient ajouter plus de substance dans cette diplomatie symbolique. Les dossiers de la clause de la nation la plus favorisée accordée à l’Inde par le Pakistan, celui du Siachen ou de l’estuaire de Sir Creek se doivent d’être une priorité dans la démarche de normalisation des liens entre les deux pays.
Sources :
Hindustan Times (Inde) en VO.
The Express Tribune – International Herald Tribune (Pakistan) en VO.
The Times of India (Inde) en VO.
Julien Lathus