Des dizaines de milliers d’Indiens, parmi les plus pauvres du pays ont entamé ce mercredi une marche qui devrait durer un mois dans le nord du pays. Agitant des drapeaux vert et blanc dans les airs, ils scandent des slogans demandant au gouvernement de leur fournir des terres.
« Je pense que suffisamment de terrains peuvent être trouvés pour ceux qui n’ont pas de maison ou d’abri » déclare P.V. Rajagopal, dirigeant de l’ONG Ekta Parishad. « C’est une question de volonté » ajoute-t-il.
Des millions d’Indiens vivent sur les trottoirs ou sur les quais des gares, comme dans les bidonvilles illégaux. Selon les Nations-Unies, 17% de la population vivrait dans de tels conditions.
Les manifestants qui comptent parmi eux près de 40 000 personnes issus des tribus indigènes ainsi que des nomades et des dalits (caste des intouchables), se sont lancés de Gwalior dans le Madhya Pradesh. Ils passeront par le Rajasthan, l’Uttar Pradesh et l’Haryana sur un parcours de 350 km avant de rejoindre la capitale du pays vers le 28 octobre.
Reportage d’Euronews Anglais sur la marche.
En chemin, leur nombre devrait grossir. On évoque des possibilités de 100 000 manifestants à New Delhi. Près de 350 travailleurs d’Ekta Parishad ont formés 12 500 personnes pour l’organisation et l’encadrement de cette marche. Les participants sont regroupés par 500, avec à leur tête un de ces volontaires qui est responsable de la discipline, de l’alimentation et des activités culturelles.
Cette pratique des marches de protestation (padyatra) trouve ses racines dans le combat de l’Inde pour sa liberté quand Gandhi lança la marche du sel en mars 1930 pour protester contre le monopole de l’empire britannique sur le commerce du sel.
Ces dernières années, d’importantes protestations anti-gouvernementales ont éclatés dans tout le pays. Anna Hazare a mobilisé des milliers d’Indiens dans sa croisade contre la corruption. Plus récemment, la colère gronde au Tamil Nadu dans le sud du pays contre la construction de la centrale nucléaire de Kundakulam.
Sources :
The Indian Express (Inde) en VO.
Ink India – New York Times (USA) en VO.
Julien Lathus