L’actualité du Cachemire est un sujet qui fait souvent la une de The Indian Papers. La situation géostratégique de cette région, au carrefour de l’Asie centrale, de l’Asie du sud et du monde chinois comme sa symbolique sont les enjeux de l’un des conflits les plus longs de l’histoire moderne.
Alors que le Cachemire était décrit comme « le paradis sur terre », il s’est transformé depuis l’indépendance des deux pays en une « vallée de la mort ». Depuis 65 ans, le Cachemire attend la paix. La nouvelle dynamique des relations entre l’Inde et le Pakistan laisse-t-elle entrevoir un futur optimiste pour le Cachemire ?
Dans les jardins de Shalimar à Srinagar par Julien Lathus, mai 2008
En deux ans, beaucoup de choses ont néanmoins changés. Une part importante de la tension qui enserrait la ville de Srinagar dans le Cachemire indien semble s’être volatilisée et le tourisme est reparti. En 2008, seuls 22 000 touristes se sont osés à visiter la vallée du Cachemire du fait de l’insurrection anti-indienne qui a couté la vie à 70 000 personnes depuis son déclenchement en 1989. Cette année, le département du tourisme du Jammu et Cachemire (partie indienne) avance le chiffre de 600 000 visiteurs.
Le tourisme est généralement un indicateur intéressant du dynamisme des territoires et la nouvelle relation entre Islamabad et New Delhi peut continuer d’encourager les touristes à se rendre au Cachemire. Parallèlement au tourisme, le réchauffement de ses relations inspire les leaders politiques de cette région.
Alors que l’Inde et le Pakistan fêtaient le 65ème anniversaire de leur indépendance, le Cachemire a célébré le 18 août dernier le Jour de Quds (Jérusalem) et du Cachemire. Au cours d’une manifestation, les chefs de la coalition politique, Hurriyat, ont cherché à montrer au monde l’inaliénable droit à l’auto-détermination du Cachemire et de la Palestine.
Parmi eux, Mirwaiz Umar Farooq s’est exprimé sur les relations entre l’Inde et le Pakistan. Réjouis de voir le processus de normalisation, il demande néanmoins aux leaders indiens et pakistanais d’introduire des politiciens cachemiris dans les discussions pour la paix. Cette demande atteindra-t-elle maintenant les oreilles des « frères ennemis » ?
Julien Lathus