52 jours après l’avalanche sur le glacier du Siachen, les premiers corps des soldats pakistanais ont été retrouvés. Le gouvernement a décidé de les déclarer shuhada, « martyrs » dans le but d’atténuer la souffrance de leurs familles.
Sans aucun doute, cette tragédie a permit à l’Inde et au Pakistan de revenir sur la question du glacier dans la dynamique du réchauffement de leurs relations depuis le mois d’avril. The Indian Papers avait déjà consacré son éditorial du 15 mai sur la question du Siachen. En ce début juin, l’avenir du glacier reste une actualité brûlante. Les enjeux le concernant seront l’objet d’une rencontre à Islamabad les 11 et 12 juin entre les secrétaires à la défense des deux pays.
Ce rendez-vous sera un test de vérification de l’état des relations entre les deux pays après deux semaines marquées par le semi-échec de la rencontre d’Islamabad sur l’assouplissement du régime des visas (voir article The Indian Papers du 26 mai 2012) et un changement à la tête de l’armée indienne (voir article The Indian Papers du 31 mai 2012).
Avant d’être remplacé à la tête de l’armée, le général V.K. Singh avait déclaré que l’Inde ne pouvait prendre au sérieux la proposition de son homologue pakistanais Ashfaq Kayani de démilitariser le glacier. Pourtant, après la rencontre du président pakistanais Asif Ali Zardari et du premier ministre indien Manmohan Singh (voir article The Indian Papers du 8 avril 2012), plusieurs médias de la région ont suggéré que les deux hommes étudiaient des possibilités pour déclarer le glacier zone non-militaire.
A la suite de la première guerre indo-pakistanaise de 1947 et le cessez-le-feu du 1 janvier 1949, l’Inde et le Pakistan s’étaient rencontrés sous l’égide des Nations-Unies pour résoudre leur conflit au Cachemire. Un accord fut trouvé et la ligne de cessez-le-feu (LoC – Ligne de Contrôle) fut tracée puis validée en 1972. Néanmoins, la ligne ne fut pas planifiée jusqu’à l’extrémité nord des deux pays. Le point le plus septentrional de la ligne fut nommé NJ9842. C’est ce manque qui a conduit les deux pays à s’affronter et à prendre position sur le glacier.
La rencontre des 11 et 12 juin sera donc décisive pour la suite de la normalisation des relations entre les deux pays. Sans être trop pessimiste, il faut toutefois garder à l’esprit qu’il se peut que l’Inde et le Pakistan n’aboutissent pas à un accord. Espérons néanmoins que les deux partis pourront surmonter le poids de leurs antagonismes et ouvrir leur futur à des perspectives amicales au-delà des efforts faits pour le commerce.
Julien Lathus