Le Sri Lanka ne fait plus partie de la « liste de la honte » de l’ONU regroupant les pays où les enfants sont utilisés comme soldats dans les conflits. L’organisation note les efforts du Sri Lanka dans l’amélioration sanitaire, l’éducation et la recherche d’enfants disparus.
Ban ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU a publié son rapport annuel sur les enfants dans les conflits armés où il propose un panorama de la situation et des mesures prises pour les protéger.
3 ans après la fin de 3 décennies de guerre civile au cours desquelles les factions des Tigres Tamouls (LTTE) ont recruté des milliers d’enfants dans leurs rangs pour combattre les forces gouvernementales, le Sri Lanka s’est vu retiré de la liste noire.
Le rapport qui couvre une période allant de janvier à décembre 2011 montre que la situation sécuritaire du pays s’est stabilisée et que le Sri Lanka a accompli avec succès le programme mandaté par le Conseil de Sécurité pour mettre un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants comme soldats.
Ban ki-Moon note néanmoins qu’une assistance aux familles les plus vulnérables du nord de l’île reste un challenge en raison de la présence militaire et du manque d’administration civile. Il indique au gouvernement sri-lankais que la priorité serait d’agir dans cette région, qui a été au cœur de la guerre civile.
Alors que le rapport ne fait état d’aucun recrutement d’enfant par des groupes armés depuis octobre 2009, 1373 enfants sur les 6905 embrigadés par les Tigres Tamouls restent introuvables. Les Autorités Nationales de Protection de l’Enfance ont entreprit une enquête indépendante et ont fait des recommandations au gouvernement du Sri Lanka leur indiquant de poursuivre les recruteurs en justice. Actuellement, aucune action n’a été entreprise.
Depuis 2008, 3 centres de réhabilitation sont opérationnels pour fournir une éducation, des soins et un soutien psychologique aux enfants qui ont été associés à la guerre civile. En 3 ans, 594 enfants âgés de 12 à 18 ans dont 230 filles ont suivi ce programme et ont pu être remis à leurs familles.
Le rapport indique que les conflits impliquant des enfants sont en baisse significative au Népal mais que le risque de violence continue de peser sur les enfants en raison de groupes armés aux motivations criminelles ou politiques. En Inde, la rébellion maoïste Naxalite y est accusée d’embrigader des enfants dans ses rangs.
Au Pakistan, il est fait état de 10 enfants utilisés comme bombe humaine dans des attentats suicides. Au cours de l’attentat du 3 avril 2011 contre le sanctuaire soufi de Dera Ghazi Khan qui a couté la vie à 50 personnes, l’un des porteurs de bombe avait 14 ans. Ayant survécu, il affirme avoir été entrainé 2 mois dans un camp taliban du nord Waziristan.
52 pays sont présents sur cette liste noire. La Syrie, le Yémen et le Soudan sont venus en gonfler les rangs cette année.
Sources :
Rapport de ban ki-Moon sur le site de l’ONU en VO.
ColomboPage (Sri Lanka) en VO.
ZeeNews (Inde) en VO.
Julien Lathus