Le Bangladesh pourrait bientôt cesser d’être une nation islamique ? Voilà le rêve d’une politicienne bangladaise. Selon la parlementaire Sayeda Sajeda Chowdhury, des efforts tendent vers un retour aux bases de la constitution de 1972 où se mêlent sécularisme, démocratie et socialisme. Plus important encore, un amendement constitutionnel pourrait être introduit pour s’assurer que la religion reste loin de la politique.
« Sheikh Mujibur Rahman (le père fondateur du Bangladesh) nous a apporté le sécularisme. Nous croyons toujours au nationalisme bengali, au sécularisme, à la démocratie et au socialisme qui sont les rouages de la constitution de notre pays. Plus tard, la constitution fut amendée et le Bangladesh fut transformé en une nation islamique. Nous cherchons à nous assurer que l’Islam ou tout autre religion cesse d’être religion d’état » a-t-elle déclarée au cours d’un séminaire à Calcutta, en Inde sur « Le rôle de la femme dans le mouvement de sécularisation en Asie du sud », en l’honneur du centième anniversaire de naissance de la poétesse Sufia Kamal.
Les participants se sont accordés sur le rôle de leader du sécularisme et de la démocratie tenu par Sufia Kamal sous le régime du général Ayub Khan. Pour l’activiste des droits de l’homme, Sahariar Kabir, l’Islam ne devrait pas être religion d’état si l’on veut montrer son respect à la poétesse.
« Nous prévoyons de nous rendre à une cour de justice à moins que le gouvernement actuelle ne décide d’emboiter le mouvement à transformer le Bangladesh en un état séculier… Nous devrions garder à l’esprit que la société bangladaise de 1972 n’était pas bien avancée mais que la constitution de notre pays dominé par les Musulmans avait adopté le sécularisme » explique Sahariar Kabir.
Plusieurs voix de la politique du Bangladesh tentent de mettre en garde contre le fondamentalisme religieux qui pourrait s’établir dans le pays. Pour le parlementaire Saugata Roy, les fondamentalistes ne cherchent pas seulement à troubler les relations de la nation avec l’Inde mais ils veulent également empêcher les femmes de progresser.
Source :
The Times of India (Inde) en VO.
Julien Lathus.