Le parti du premier ministre Narendra Modi a subit une lourde défaite électorale en ce début de semaine en perdant le contrôle de 3 états-clés dans le nord du pays. Avec ces résultats, le BJP battu au Madhya Pradesh, au Rajasthan et au Chhattisgarh au profit du parti du Congrès perd de sa confiance avant les élections générales de l’année prochaine. De l’autre côté, le Congrès, dirigé depuis un an par Rahul Gandhi montre qu’il peut défier le BJP que l’on imaginait peu inquiété pour remporter les prochaines échéances électorales.
Au Rajasthan, où les électeurs se sont rendus aux urnes le 7 décembre dernier, le parti du Congrès renverse le BJP qui perd 92 des 199 sièges de l’assemblée régionale. De leur côté, les citoyens du Chhattisgarh ont également appelé à un changement puisque le BJP, après 15 ans de pouvoir y perd 34 sièges sur 90. Avec 68 sièges, le parti du Congrès fait main-basse sur cet état de l’Union Indienne. Enfin, au Madhya Pradesh où les électeurs ont voté le 28 novembre dernier, le BJP est battu mais se positionne en solide opposant au Congrès qui aura une courte avance avec 114 des 230 sièges à pourvoir contre 109 pour le BJP.
Ces changements de pouvoir sur le plan régional sont importants pour les prochaines échéances électorales. Tout d’abord parce que ces 3 états font parties des plus importants du pays et qu’ils se placent dans le nord de l’Inde qui est le cœur de l’hindi-belt, généralement un bastion solide du BJP. De plus, ce sont souvent les résultats de ces états qui font ou défont les gouvernements indiens. Ces défaites du BJP ainsi que la revitalisation du Congrès amènent désormais à nuancer les pronostics qui indiquent que le parti du Narendra Modi devrait remporter facilement les prochaines élections générales.
« Je pense que les élections de 2019 seront un combat pour Modi » explique Nilanjan Mukhopadhyay un commentateur politique qui juge que ces défaites pour le BJP sont autant le reflet du mauvais travail des gouvernements régionaux qu’un revers pour Narendra Modi, sanctionné pour avoir failli à respecter ses promesses de campagne.
Alors que les chaînes de télévision indiennes montrent des militants du Congrès danser et célébrer la victoire de leur parti dans ces 3 états-clés, le BJP semble payer électoralement sur fond de chômage galopant en dépit d’une croissance économique soutenue. Le parti du premier ministre a également été largement critiqué pour sa gestion des manifestations paysannes contre la chute des prix de vente comme pour celles de groupes hindous nationalistes qui exigent la construction promise du temple de Ram à Ayodhya.
Sur le plan politique, ces résultats sont de bonnes augures pour Rahul Gandhi qui était encore vu ces derniers temps comme faible et à la tête d’un parti moribond. Ils relancent la course pour les élections de mai 2019 qui devraient après coup apparaître comme plus disputées que ce qui était prévu. Avec ces victoires, le Congrès devrait pouvoir polariser autour de lui un plus grand nombre d’alliés, essentiels pour barrer la route à un second mandat pour le BJP. Après avoir perdu 10 états depuis 2014, le parti du Congrès semble avoir renverser la tendance et ses élections ont redoré l’image d’homme politique de l’héritier de la famille Gandhi.
Julien Lathus