Ce vendredi est le dernier jour pour la communauté internationale d’établir un plan de réduction des rejets de CO2. C’est le sprint final pour arracher un accord devant symboliser l’acte II de Kyoto et aider les pays du Sud. Néanmoins, les blocages sont toujours là et les larmes du négociateur philippin Naderev Sano ont donné encore plus de corps face aux effets du réchauffement climatique alors que son pays vient d’être balayé par le cyclone Bopha.
Alors que les effets du réchauffement climatique ne pourront être écartés, leur dangerosité provoque néanmoins un regain d’intérêt pour une cohorte de spécialistes et d’ingénieurs. Nous le savons bien, c’est quand l’humanité est en péril que l’homme redouble de créativité pour échapper au danger.
Dans le sous-continent indien, de nombreuses initiatives ont été entreprises depuis des décennies. Souvent le fait d’ONG, puis d’Indiens et enfin du gouvernement. Si l’Inde s’est rapidement lancée dans la Révolution Verte pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population, elle a en partie saccagé sa terre en raison de l’utilisation d’engrais et de pesticides, sans compter la salinisation des sols dû à l’irrigation pouvant mener jusqu’à la stérilité des sols.
Face à ces problèmes urgents, l’Inde peut compter sur un atout de poids : sa capacité d’innovation. Cette année, l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a annoncé que l’Inde se plaçait à la seconde position du classement mondial de l’efficacité de l’innovation, juste derrière la Chine. Le monde se met alors à parler « d’indovation ». Sur le terrain, l’eau est l’enjeu principal de l’Inde.
Dans le nord du pays, l’état de l’Himachal Pradesh se lance dans un modèle de développement vert destiné à réduire considérablement les émissions de CO2 sous la houlette de prix Nobel de la paix 2007 Rajendra Kumar Pachauri (titre qu’il partage avec Al Gore). « Cet état peut devenir une réussite reconnue dans le monde et l’Inde pourrait alors émerger en tant que modèle en matière de développement durable » déclare cet écologiste. Dans son ouvrage publié cet automne, il propose au gouvernement de l’Etat d’adopter son « Budget Vert » pour 2013-2014. Ces recommandations permettraient une transition écologique vers des transports verts, des infrastructures propres et une agriculture organique. Ce projet d’économie verte permettrait de réduire significativement les émissions de CO2.
Si l’Inde mais aussi le Sri Lanka (en 10ème position en matière d’efficacité d’innovation) sont des viviers d’innovations, il reste un problème : celui de la timidité de projets déconnectés les uns des autres. Ce ne sont que des solutions aux échelles trop basses pour un impact réel sur les changements climatiques alors que le réchauffement et ses effets s’installent durablement.
Au Bangladesh, ce n’est maintenant plus la technologie qui peut sauver les populations les plus vulnérables de la montée des eaux mais bien leur adaptation à leur nouvelle condition. Dans les zones côtières de ce pays qui ont été surnommées le « Ground Zéro des changements climatiques », le gouvernement a débloqué millions de $ pour 53 ONG pour favoriser des plan d’adaptation. Parmi eux, le projet de fonder des jardins flottants pour l’approvisionnement en légumes frais ou encore des pompes visant le traitement des eaux de pluie.
Le Bangladesh se distingue aussi avec des laboratoires de recherche et de nombreux projets mais face à l’urgence que connait le pays, c’est bien la construction d’abris collectifs surélevés qui représente une voie d’avenir. Ces immenses abris peuvent accueillir jusqu’à 1500 personnes chacun et contiennent des réserves, des médicaments ainsi que des moyens de télécommunication. Le pays en compte plus de 1000 mais il en faudrait au moins le double pour assurer une protection des habitants des côtes.
Sources :
InAsia ( USA) en VO.
The NewsHimachal (Inde) en VO.
Julien Lathus