Une délégation sénatoriale pakistanaise s’est rendue ce week-end à New Delhi. Comme de nombreux Pakistanais, ministres ou businessmen, qui se rendent en Inde, les 25 sénateurs ont rejoint le sanctuaire soufi de Moinuddin Chisti à Ajmer : une étape obligatoire pour eux. La visite a eu lieu dimanche et elle doit précéder celle du ministre pakistanais de l’intérieur, Rehman Malik, qui aura lieu le week-end prochain.
Ce sanctuaire indien transcende les frontières et connait une forte vénération de la part des Pakistanais comme en témoigne les centaines de lettres et d’appels téléphoniques que reçoit le sanctuaire tout au long de l’année. Les demandes font le plus souvent références à des demandes de prières pour des proches ou aux espoirs des Pakistanais de venir en Inde pour visiter ce lieu mystique. « Chaque année, au moment de l’Urs (célébration du saint Moinuddin Chisti), des centaines de requêtes nous parviennent du Pakistan nous demandant de prier pour eux » déclare Sayeed Natik Chishty, l’un des gardiens du sanctuaire.
Au regard des développements positifs de l’année 2012 dans les relations indo-pakistanaises, cette délégation pakistanaise s’était fait un point d’honneur à visiter le sanctuaire d’Ajmer pour « y offrir des prières, ce qui est un souhait pieux pour des millions de Pakistanais ».
L’un des gardiens souligne que les enseignements du maitre soufi Moinuddin Chisti sont contemporains et que des personnes de toutes castes, de tous rites et de toutes religions se rendent dans le sanctuaire. « Ceux qui sont dans l’incapacité de venir en Inde la voir nous demande de prier pour eux et pour leur famille » explique-t-il pour argumenter de l’intérêt du sanctuaire dans le sous-continent entier.
Plusieurs dirigeants pakistanais comme le président actuel, Asif Ali Zaradri et son fils, ainsi que la ministre des affaires étrangères Hina Rabbani Khar se sont rendus ces dernières années au sanctuaire d’Ajmer. L’ancienne première ministre, feu Benazir Bhutto était dévote des enseignements dispensées dans les sanctuaires Chisti et même l’ancien président militaire, Pervez Musharraf s’y était rendu en démontrant que les enseignements des soufis établissaient des liens significatifs entre l’Inde et le Pakistan.
Sources :
DNA (Inde) en VO.
The Times of India (Inde) en VO.
Julien Lathus