Le ministre pakistanais de l’intérieur, Rehman Malik avait annoncé vendredi que le blocage de Youtube allait être levé. Depuis septembre et la polémique sur le film anti-musulman The Innocence of Muslims, le plus célèbre site de partage de vidéo était inaccessible. Les autorités pakistanaises avaient alors justifié ce blocage en raison des contenus pornographiques et blasphématoires que Youtube refusait de retirer.
Ce samedi, c’est chose faite, Youtube est à nouveau accessible depuis le Pakistan. Une restauration en demi-teinte car Rehman Malik annonce que le site californien n’est à nouveau accessible que provisoirement. Des questions de filtrage envers le contenu blasphématoire et pornographique reste en suspens. L’Autorité Pakistanaise des Télécommunications (PTA) a demandé à tous les fournisseurs internet de « débloquer immédiatement l’accès au site Youtube en attendant de nouvelles directives ».
Sur Twitter, le ministre de l’intérieur a indiqué que cette décision d’autoriser à nouveau l’accès à Youtube était le fruit de nombreuses demandes de toutes les couches de la société. « J’espère que vous êtes contents maintenant » conclut-t-il. Au même moment, la PTA est en négociations pour l’acquisition d’un puissant logiciel de filtrage pour bloquer la pornographie et les contenus blasphématoires.
There was a gr8 demand to unblock Utube from all sections of society esp fellow tweeps..expect the notification tday! Hope u r all happy now
— Rehman Malik (@SenRehmanMalik) 28 décembre 2012
L’Association des Fournisseurs Internet du Pakistan (ISPAK) a confirmé avoir reçu l’ordre et s’en réjouit. L’un de ses responsables explique que lorsque le site a été bloqué, le trafic internet du pays avait chuté de plus de 30%. « C’est une bonne nouvelle car beaucoup de personnes, en particulier les étudiants et les institutions utilisent Youtube. Ils connaissent des difficultés avec les autres sites qui ne sont pas aussi performants » déclare-t-il.
Youtube avait déjà été bloqué par le passé, en 2008 et en 2010 en raison du contenu sacrilège du site. Le 17 septembre, le premier ministre Raja Pervez Ashraf avait ordonné l’ordre de blocage après des jours d’affrontements et de protestations. Au Pakistan, près de 20 personnes avaient été tuées et les grandes villes ont subies des dommages sérieux.
Sources :
BCC (Grande-Bretagne) en VO.
Dawn (Pakistan) en VO.
Julien Lathus