Croyant frapper un repaire de l’État Islamique (EI), un drone américain a en réalité tiré sur un camp de travailleurs qui se reposaient entre deux récoltes de pignons. On dénombre au moins 32 civils tués et plus de 40 autres blessés. L’attaque s’est produite dans la nuit du mercredi 18 septembre dans la zone montagneuse de Wazir Tangi dans la province orientale de Nangarhar.
Le porte-parole de l’armée américaine en Afghanistan a confirmé ce jeudi la conduite de l’offensive du drone qui devait détruire un repaire utilisé par des combattants de l’EI. « Les rapports initiaux faisaient état de la présence de membres de l’EI » a expliqué le colonel Sonny Leggett. « Toutefois, nous travaillons avec les responsables locaux pour déterminer s’il y a eu des dommages collatéraux » reprend-t-il.
Selon un responsable américain des opérations de contre-terrorisme US en Afghanistan, des soldats de l’EI se trouvaient au sein des cueilleurs au moment de l’attaque de drone. « Il y avait des combattants de l’EI là-bas, mais durant la saison de la cueillette, les locaux rompent leurs contrats avec l’EI pour aider à la récolte » explique-t-il à Reuters.
Des locaux ont expliqué que le raid du drone est intervenu à un moment où les travailleurs, principalement des journaliers s’étaient rassemblés autour d’un feu de camp après une journée de labeur à récolter des pignons. Le propriétaire des pins où s’est produit l’attaque raconte que quelques 150 travailleurs étaient présents quand le drone a frappé.
Au cours des six premiers mois de 2019, près de 4000 civils ont été tués ou blessés en Afghanistan. Selon un rapport de l’ONU, les forces de la coalition en seraient responsables à hauteur de 12 %, un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente. Face à cette hausse, le président afghan, Ashraf Ghani a promis ce vendredi qu’il ferait prendre des mesures pour éviter les victimes civils dans les actions dirigées contre les insurgés.
Julien Lathus