Sayed Zabiuddin Ansari, connu sous le nom d’Abu Hamza, né en Inde et militant du groupe Lashkar-e-Taiba (LeT) a été arrêté jeudi dernier à l’aéroport de New Delhi. Soupçonné de liens avec l’attaque de Bombay de novembre 2008, il aurait confirmé lors de son interrogatoire que le Pakistan aurait été impliqué dans ces attentats qui ont coûté la vie à 166 personnes.
Ces dernières années l’Inde n’a cessé de répéter des accusations envers son voisin pakistanais ainsi que ses soupçons d’implication. Ce dernier rebondissement met à mal des relations fragiles entre les deux puissances nucléaires d’Asie du sud alors que les pourparlers de paix ont repris l’année dernière et que les deux pays connaissent un réchauffement ces derniers mois.
Néanmoins, l’Inde a indiqué mardi que les discussions prévues les 4 et 5 juillet à New Delhi, entre les ministres des affaires étrangères de l’Inde et le Pakistan sont toujours à l’ordre du jour.
Accusé d’avoir coordonné les 10 assassins, Abu Hamza a été appréhendé à New Delhi. Le ministre de l’intérieur indien, P Chidambaram a annoncé que l’interrogatoire a révélé l’implication de certains acteurs de l’état pakistanais.
« Il a reconnu avoir fait partie de la cellule de planification et il a dénoncé quelques personnes qui étaient avec lui. Cette révélation confirme nos soupçons selon lesquels cette attaque aurait bénéficié d’un soutien étatique. L’argument selon lequel l’état n’aurait pas pris part au massacre du 26 novembre vole en éclat. Nous avons toujours affirmé que l’état avait aidé les terroristes» explique-t-il.
« Au regard des acteurs étatiques pakistanais aujourd’hui en place, je n’accuse aucune agence en particulier… Mais il est clair que l’état a soutenu cette attaque » ajoute-t-il.
Des médias indiens ont rapporté ce mercredi que des membres de l’ISI (Services secrets pakistanais) étaient présents dans la salle opérationnelle au moment de l’attaque. Ces médias ajoutent que cette information n’est pas vérifiable mais qu’elle émane des officiels de la sécurité indienne.
La réponse pakistanaise.
La réplique pakistanaise est à hauteur des révélations indiennes. Le pays rejette ces accusations et les révélations d’Abu Hamza. « Hamza est un Indien. L’Inde ne parvient pas à contrôler ses citoyens » a déclaré le ministre de l’intérieur Rehman Malik.
« A chaque fois que l’Inde a accusé l’ISI d’implication dans une action terroriste, le contraire a été prouvé » reprend-t-il en ajoutant que les charges contre l’ISI étaient sans preuves. Il poursuit en affirmant que cette agence était en place pour protéger le Pakistan et non pour s’impliquer dans des actions terroristes.
En conférence de presse à Islamabad hier, il a demandé à l’Inde d’arrêter ses accusations. « Nous avons prouvé, pas seulement à l’Inde mais aussi au monde entier que l’état n’était pas impliqué dans les attaques de Bombay » déclare-t-il.
Sources :
India Today (Inde) en VO.
The Express Tribune – International Herald Tribune (Pakistan) en VO.
The Nation (Pakistan) en VO.
Julien Lathus