La question du Cachemire empoisonne les relations de l’Inde et du Pakistan depuis l’indépendance des 2 pays en 1947. Face aux risques d’un conflit majeur dans la région entre les 2 puissances nucléaires, 7 scénarios sont envisageables pour régler ce contentieux territorial, objet de 3 guerres et de l’émergence d’un mouvement séparatiste politique mais armé.
Option I – Le statut-quo.
Le Cachemire tient en haleine l’Inde et le Pakistan depuis plus de 60 ans et représente un antagonisme qui menace la sécurité de toute la région. L’actuelle frontière nommée Ligne de Contrôle divise le Cachemire en 2 parties administrées par l’Inde et par le Pakistan. L’Inde souhaiterait conserver et faire accepter ce statut-quo en tant que frontière internationalement reconnue mais le Pakistan et les séparatistes cachemiris rejettent cette idée car ces 2 acteurs cherchent à contrôler l’ensemble de cette région.
Après la 1ère guerre indo-pakistanaise en 1947-1948, un cessez-le-feu a été imposé par l’ONU. L’Inde et le Pakistan ont concédé à la division du Cachemire créant l’Azad Jammu et Cachemire et les Régions Septentrionales administrées par le Pakistan alors que l’Inde reçoit la Vallée du Cachemire et le Ladakh. En 1972, les accords de Shimla ont rebaptisé la ligne de cessez-le-feu sous le nom de Ligne de Contrôle.
Alors que l’Inde revendiquait la totalité du Cachemire, elle s’est accordée à accepter cette délimitation sous réserve de « modifications possibles ». Le Royaume-Uni et les USA se sont prononcés pour que la Ligne de Contrôle devienne une frontière définitive, fait que le Pakistan rejette depuis le début en affirmant que la Vallée du Cachemire, à majorité musulmane devait lui revenir. Ce statut-quo ne prend néanmoins pas en compte les aspirations des séparatistes cachemiris qui luttent par les armes pour l’indépendance de la région depuis 1989.
Option II – Le Cachemire rejoint le Pakistan.
Le Pakistan a milite constamment pour cette solution pour mettre fin à la dispute indo-pakistanaise. Au regard de la majorité musulmane de cette région, la revendication pakistanaise semble légitime. Pourtant, si un plébiscite devait avoir lieu, la diversité culturelle, religieuse et ethnique de la région engendrerait la formation de minorités. Les Hindous du Jammu et les Bouddhistes du Ladakh n’ont jamais fait part de leur désir de rejoindre le Pakistan.
En 1947, l’Inde et le Pakistan s’étaient entendus pour que l’état princier du Jammu et Cachemire décide de son avenir par le biais d’un référendum. Il est probable que la majorité se prononcerait pour un rattachement au Pakistan ce qui ferait inévitablement basculé l’ensemble du Cachemire du côté pakistanais. Cette option ne semble actuellement plus possible.
Cette idée de choix entre l’Inde et le Pakistan ne prend pas en compte le mouvement qui se prononce pour l’indépendance qui est soutenu à la fois du côté politique local ainsi que par des militants et des activistes depuis 1989. L’Inde rejette depuis longtemps cette idée de plébiscite pour résoudre la question du Cachemire.
Cette demande de référendum fut recommandée par le dernier gouverneur-général des Indes, Lord Monutbatten en 1947 et fut reprise à l’indépendance par l’ONU, par une résolution du Conseil de Sécurité au lendemain de la 1ère guerre indo-pakistanaise. Cette option est perçue par un certain nombre comme le choix de laisser les Cachemiris se prononcer sur leur statut.
Option III – Le Cachemire rejoint l’Inde.
Une telle solution aurait pour conséquence d’amener une profonde instabilité dans la région du fait que les populations vivant actuellement dans les zones administrées par le Pakistan n’ont jamais fait part de leurs désirs d’être intégrées dans l’Union Indienne.
En 1947, le Maharaja du Jammu et Cachemire s’est résolu à rejoindre l’Inde. A cette époque, l’Inde et le Pakistan s’étaient accordés pour la tenue d’un référendum pour laisser la parole aux Cachemiris sur leur choix de pays de rattachement. Le gouvernement indien pensait que la majorité de la population, sous la guidance du charismatique Sheikh Abdullah pencherait du côté indien et de sa constitution séculaire plutôt que de rejoindre le Pakistan musulman.
Si la majorité s’était prononcée en faveur d’un rattachement indien, le Pakistan aurait dû céder son contrôle sur les Régions Septentrionales et sur le couloir étroit du Jammu et Cachemire que le pays occupe depuis 1947. Néanmoins, l’Inde a rejeté l’idée d’un tel plébiscite populaire devant décidé du futur du Cachemire. Pour l’Inde, les Cachemiris peuvent s’exprimer en participant aux élections interétatiques. Ce scénario ne prend pourtant pas en compte l’idée d’un referendum à 3 entrées, où le choix de rejoindre l’Inde ou le Pakistan serait complété par l’option d’une indépendance du Cachemire.
Julien Lathus.