Alors que les élections présidentielles doivent se tenir le 28 septembre prochain, les Talibans accentuent la pression sur le gouvernement afghan et depuis que Donald Trump s’est retiré des négociations de paix avec le groupe insurgé, il ne se passe pas un jour dans le pays sans que leurs bombes ne fassent des ravages au sein de la population. Les Talibans ont promis de faire le maximum pour déstabiliser le processus électoral et éloigner la population des bureaux de vote par la peur.
Dernier exemple de cette stratégie, ce jeudi 19 septembre. Dans la matinée, une camionnette-piégée a explosé à proximité d’un hôpital dans la ville de Qalat, capitale de la province de Zabul dans le sud du pays. On compte au moins 30 morts et 95 blessés. Revendiquée par les Talibans, cette attaque visait en fait un bâtiment des services de renseignements de la National Directorate of Security situé tout près.
L’ensemble du pays est en alerte rouge alors que ces élections, les quatrièmes depuis la chute du gouvernement taliban en 2001 semblent être maintenues au 28 septembre en dépit des violences quotidiennes. Quelques dix millions d’Afghans sont inscrits sur les listes électorales mais en raison des menaces sécuritaires, on estime que 10 % des bureaux de votes ne pourront fonctionner le jour J. Le gouvernement afghan a promis de déployer plus de 70 000 forces de sécurité à travers le pays pour assurer la sécurité du scrutin.
Mercredi, les Talibans ont accentué la pression sur le vote en mettant en garde les professeurs, les étudiants et les membres du système éducatif, les enjoignant à éviter les bureaux de vote s’ils ne veulent pas perdre la vie. « Ne laissez pas les organisateurs de ces élections transformer vos écoles en bureaux de votes et évitez que les professeurs et étudiants ne soient recrutés comme membres du staff électoral. Nous ne voulons pas causer de perte humaines parmi les civils, les professeurs ou les étudiants, ni occasionner de dégâts » peut-on lire dans un communiqué diffusé par les Talibans.
Les écoles et universités représentent entre 70 et 80 % des bureaux de votes à travers le pays et au cours des dernières élections, les professeurs et étudiants ont souvent servis comme volontaires pour assurer la bonne marche des élections. Cette situation inquiète le ministère de l’éducation. Son porte-parole, Nooria Nazhat a déclaré que le ministère ne souhaitait pas voir les élections se dérouler dans des structures éducatives mais qu’il n’avait pas le choix, en dépit des nombreuses destructions qui avaient enregistré lors des dernières législatives, l’an dernier.
Julien Lathus