C’est le triste constat en Afghanistan alors que la guerre visant à éradiquer les Talibans entre dans sa 17ème année. La moitié de la population du pays vivrait en dehors du contrôle du gouvernement de Kaboul dans des districts soient aux mains des insurgés soient théâtres d’une lutte acharnée entre ces derniers et les forces gouvernementales appuyées par les dernières forces occidentales dans le pays.
Selon le site The Long War Journal, 41 % de la population afghane vit dans un district où le pouvoir central est vivement contesté par les Talibans. Pour 9 % d’autres Afghans, c’est la vie sous le pouvoir des Talibans. Sur une carte, on observe que ce sont les milieux ruraux qui échappent le plus au contrôle de Kaboul. Cette géographie est engendré par la politique en cours sur l’Afghanistan qui préconise de sécuriser en priorité les centres urbains, ce qui laisse le champ libre aux Talibans en zones rurales. Les militaires américains ont souvent fait de ces régions des zones de moindre importance dans leur stratégie.
Une stratégie qui ne fonctionne guère au final au regard de la recrudescence des attentats et des attaques en milieu urbain orchestrés depuis les zones rurales. En novembre l’année dernière, le haut commandant américain John Nicholson affirmait que « dans les 2 prochaines années, les forces de sécurité afghanes contrôleront 80 % de la population ». Un an après, ces enjeux sont loin d’être atteint et durant ce laps de temps, le nombre d’Afghans sous le contrôle du gouvernement de Kaboul a diminué.
Julien Lathus