Au moins 16 personnes, peut être plus, ont été tuées ce mardi dans les denses forêts du centre de l’Inde au cours d’une attaque de grande envergure de la part de la rébellion maoïste naxalite.
Une combattante dans un village acquis à la cause naxalite
Ce mardi matin, une centaine de guérilleros maoïstes ont pris pour cible des policiers qui déblayaient une route afin qu’une équipe de construction puisse passer sans encombre dans l’état du Chhattisgarh. Deepanshu Kabra, l’assistant de inspecteur général de la police de l’État à indiqué qu’une quarantaine de policiers avaient commencé à travailler sur la route à 9h et que l’attaque avait été lancée moins d’une heure après. Il précise que les assaillants portaient des mitraillettes et des explosifs et qu’ils se sont ensuite emparés des armes des policiers tués.
Seize policiers ont été tués au cours de l’attaque localisée dans la même zone qui avait vu en mai dernier une attaque menant des centaines de guérilleros contre un convoi d’hommes politiques dont on releva près de 30 morts. En mai 2010, ce fut 76 policiers qui tombèrent dans ce district forestier où la rébellion se fait particulièrement active ces dernières années.
Depuis New Delhi, le ministre de l’Intérieur, Sushilkumar Shinde a confirmé l’attaque et attendant de divulguer plus de détails et en ajoutant que le gouvernement « aura la tête des Maoïstes ».
Depuis la fin des années 1960, le mouvement Naxalite, né de la fusion de plusieurs groupes révolutionnaires communistes cherche à mettre en place un « gouvernement révolutionnaire » en Inde sur le modèle de la Chine de Mao, par tous les moyens, y compris par la force.
L’insurrection a trouvé le soutien des exclus et des marginaux de la société indienne : les paysans sans terre, les castes inférieures et les populations tribales. Près de 30 000 combattants trouveraient refuge dans les forêts et les ravines de cette région où ils lancent des embuscades contre les politiciens ou les forces de sécurité et endommagent les routes, les lignes électriques ou les relais de télécommunication.
« L’Inde Rouge » où la rébellion est implantée s’étend du nord du Bengale-Occidental au Kerala sur plus d’un quart de la surface du pays. L’état de Chhattisgarh est au centre de cette Inde et le gouvernement local fait de cette insurrection sa priorité. En réponse aux Maoïstes, le gouvernement local, comme celui de New Delhi ont augmenté le nombre de forces de sécurité dans la région et se sont lancés dans de vastes programmes de développement social et économique.
Julien Lathus