Ce mercredi, le Pakistan célèbre 67 ans d’une indépendance tumultueuse. C’est l’occasion de fêter cette date en photos, via le compte Instagram de Mariya Karimjee, photographe et rédactrice free-lance de Karachi. Ces derniers jours, les rues de la capitale économique et financière du pays se sont parées aux couleurs nationales, faites de blanc et de vert. Dans un fort élan de patriotisme, chaque voiture arbore un drapeau.
Néanmoins, Mariya remarque qu’en dépit de ce nationalisme apparent, la plupart des gens, avec qui elle a parlé ces derniers jours, ne sont pas sûr que la partition du sous-continent indien fut une bonne chose pour le Pakistan. Depuis 67 ans, le pays connaît une existence chaotique et tumultueuse. Un point de vue qui peut s’expliquer par l’importante présence des Mohajirs à Karachi. Ces derniers sont les Musulmans nés en Inde avant la partition et qui se sont réfugiés au Pakistan au moment où le sous-continent se déchirait.
Dans ces entretiens, Mariya remarque plusieurs points de vue sur l’idéologie même du Pakistan. Si certains sont fiers que le gouvernement de la République Islamique du Pakistan n’est pas fait de compromis entre les Hindous et les Musulmans en combattant pour imposer leurs croyances religieuses au cœur de la législation du pays, d’autres pensent que le Pakistan a trop sacrifié au nom de la théocratie.
Si ce débat ne sera pas central au cours des célébrations de l’indépendance, le pays a choisi de mettre en avant les aspects positifs du Pakistan comme l’histoire de sa construction, les héros qui l’ont fait sortir de terre et les dénominateurs communs qui font de ce pays un seul et même ensemble.
Au final, les célébrations pakistanaises de l’indépendance ne diffèrent pas tellement des célébrations nationales des autres pays de la planète. Les magasins sont remplis de marchandises aux couleurs nationales, des feux d’artifices sont prévus dans les grandes villes et les chaînes de télévision retransmettent des émissions spéciales. « Pour 24 heures, nous serons juste un autre pays célébrant son existence » conclut Mariya.
Julien Lathus