A un mois du début de la mousson, le nord de l’Inde est frappé par une intense vague de chaleur qui a causé de nombreuses pannes électriques, mais aussi des coupures d’alimentation en eau. Bravant la chaleur, certains sont descendus dans les rues pour crier leur colère envers le gouvernement, d’autres ont directement attaqué les compagnies d’électricité.
Jeudi, le thermomètre affichait 47° à New Delhi. Tous se sont rués sur les climatiseurs et les ventilateurs et le gouvernement n’a pas pu assurer le pic de consommation électrique. Des centaines de milliers de personnes ont alors vu ces instruments s’arrêter, laissant une chape de plomb leur tomber sur la tête. L’Uttar Pradesh, berceau de 190 millions d’Indiens n’a un quota électrique que de 8000 mégawatts alors que la demande est supérieure à 11000.
Si les coupures sont fréquentes dans cet état, cette fois, les habitants ont exprimé leur raz-le-bol dans les rues et dans quelques actions radicales. Dans le nord, plusieurs citoyens ont incendié une station de pompiers à Bahraich et des employés d’une compagnie électrique de Gorakhpur ont été pris en otage durant 18 heures. A Lucknow, les habitants d’un quartier sont descendus dans les rues pour demander des comptes après plus de 50 heures sans électricité.
« Nous avons été debout toute la nuit. Ce matin, l’énergie a été rétablie après nos protestations. Il n’y avait plus d’eau, puisque les pompes marchent à l’électricité. Les enfants n’arrêtaient pas de pleurer » déclare une habitante du quartier.
Alors que les spécialistes indiquent que les températures pourraient continuer à grimper dans le week-end, le ministre en chef de l’état d’Uttar Pradesh a fait savoir dans un communiqué que le gouvernement faisait de son mieux pour fournir ce qu’il faut en électricité.
Cette semaine, plusieurs quartiers de la capitale ont également été touché par d’importantes coupures durant quelques heures. L’ouest du pays connaît également de hautes températures qui ne sont pourtant pas exceptionnelles pour la saison. Au Rajasthan, au Gujarat et au Maharashtra, les températures atteignent 47 à 48° en journée et elles ne descendent pas en dessous de 35° la nuit.
En juillet 2012, le nord de l’Inde avait été le théâtre d’une importante coupure électrique de 2 jours qui avait plongé près de 600 millions de personnes dans les ténèbres. Il s’agissait du plus important black-out jamais vu sur terre. Si l’événement avait marqué les esprits par son importance, l’Inde se bat depuis longtemps avec ces problèmes d’insuffisance énergétique.
Dans certaines grandes villes du nord, les habitants doivent composer avec des coupures ponctuelles et d’autres occasionnelles. Sans générateur, il faut alors organiser sa journée en fonction du manque d’électricité. L’été y est marqué par une intense chaleur que tentent de combattre de nombreux climatiseurs à l’appétit énergétique vorace. En pleine expansion, l’Inde prenait conscience de ses problèmes énergétiques. Le manque de combustible et structures obsolètes du pays dans le domaine restent particulièrement handicapante pour la croissance indienne.
Julien Lathus