Mi-mars, l’Union Européenne annonçait offrir son aide au Pakistan en lui proposant d’envoyer des observateurs en vue des élections du 11 mai. Les 27 « sont prêt à envoyer une mission d’observation électorale, en signe tangible de soutien au processus démocratique et afin de s’assurer d’élections pacifiques, crédibles et acceptables par tous » indiquait un communiqué. Réponse rapide d’Islamabad. « Oui, nous accueillerons la mission d’observation » répondait le secrétaire du ministère pakistanais des affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani.
Lundi, cette mission est entrée en action, sous la houlette de l’Allemand, Michael Gahler, parlementaire européen du parti de la CDU. Une équipe de 11 analystes a déjà lancé des évaluations sur le terrain et elle sera rejoint progressivement par une centaine d’observateurs de l’UE, mais également de Norvège, de Suisse et du Canada. La mission prévoit d’émettre un communiqué préliminaire sur l’observation des élections peu après le 11 mai au cours d’une conférence de presse. Elle restera néanmoins au Pakistan pour analyser le compte final des votes, enregistrer d’éventuelles plaintes et préparer un rapport complet comprenant des recommandations pour améliorer le processus électoral.
En fin de semaine dernière, l’ambassadeur de l’UE au Pakistan, Lars-Gunnar Wigemark s’est entretenu avec le ministre pakistanais intérimaire de l’information. A la suite de l’entretien, le diplomate européen a déclaré « que les Pakistanais devaient être fiers d’avoir planté les racines de la démocratie dans leur pays ».
L’UE est déjà en train de préparer un nouveau plan d’engagement avec le Pakistan en attendant le futur gouvernement pakistanais. Des négociations qui semblent avancer puisqu’une série de rendez-vous importants pourraient engendrer rapidement un 3ème sommet UE-Pakistan. L’Europe attend beaucoup des prochains élus pakistanais à qui elle suggère des réformes urgentes sur le plan politique, institutionnel, économique, fiscale et énergétique. L’UE est le premier client du Pakistan en absorbant 24% (2010) de ses exportations et représentent donc un partenaire important.
En 2008, la mission européenne d’observation des élections pakistanaises étaient le plus fort contingent international sur le terrain, en couvrant 65 % des circonscriptions. Déjà, Michael Hahler était à sa tête. Après les élections, le rapport d’observations comprenait 83 recommandations, qui furent toute soutenues par les principaux politiques pakistanais.
Julien Lathus