Bangladesh : manifestations en faveur de la peine de mort pour les criminels de guerre.
Quarante ans après l’indépendance du Bangladesh, une série de procès pour crimes de guerre rouvrent les cicatrices du passé d’une jeune nation fière mais fortement polarisée par les partis politiques. En 1971, 8 mois de combat pour l’indépendance face au Pakistan auraient coûté la vie à près de 3 millions de personnes. Les femmes n’ont pas été épargnées par ce processus de violence puisqu’on estime que 250 000 d’entre elles auraient été violées par les forces pakistanaises et leurs milices alliées.
Mardi, un tribunal spécial a condamné à la prison à perpétuité Abdul Qadar Molla, assistant du secrétaire général du parti Jamaat-e-Islami qui soutenait l’unicité du Pakistan et combattait les nationalistes bengalis dans leur bataille pour l’indépendance. A l’appel de la Ligue Awami, le parti séculier, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour exprimer leur rage fasse à ce verdict jugé trop clément. Ils se sont installés sur une grande place de la capitale, qu’ils annoncent vouloir occuper jusqu’à ce que la peine de mort soit donnée à celui nommé le « boucher de Mirpur ». On ne compte plus les panneaux où l’on peut lire « Nous réclamons la pendaison ».
De leur côté, les supporters du Jamaat-e-Islamia ont pris également les rues pour crier leur indignation face à ce verdict, cette fois jugé trop dur. Dans le sud du pays, à Cox Bazaar, plus de 5000 militants ont affronté les forces de l’ordre avec des pierres, des cocktails molotov et des armes à feu faites maison. Les policiers ont répliqué en tirant. « Pour le moment 4 personnes sont mortes dans les affrontements. Soudain, ils se sont mis à nous attaquer. Nous avons dû répliquer avec nos armes » expliquent des sources policières.
Pour la coalition au pouvoir, menée par la Ligue Awami, parti leader du mouvement de libération de 1971, cette sentence est trop légère et surtout, elle arrive bien tard. « Cela va à l’encontre des attentes du peuple. Ils attendaient un jugement bien moins indulgent » explique le garde des sceaux, Qamrul Islam. Le 21 janvier dernier, Abul Kalam Azad, leader religieux de 90 ans a été condamné à mort des crimes contre l’humanité perpétrés durant la guerre d’indépendance du Bangladesh en 1971. Il était l’ancien chef du parti politique islamique Jamaat-e-Islami jusqu’en 2000.
Visite d’Hollande en Inde et le turban des Sikhs.
En Inde, la venue de François Hollande dans le pays a mobilisé les Shiks qui s’opposent à la loi contre les signes religieux dans les écoles françaises. Les diplomates français ont dû rappeler, la veille de la visite les 14 et 15 février de François Hollande en Inde, « qu’il n’existait en France aucune interdiction spécifique du port du turban sikh dans les lieux public, notamment dans les rues ».
En revanche, « porter de façon ostentatoire des insignes religieux, ce qui inclut le turban au même titre que la croix, est interdit dans les écoles publiques de cet Etat profondément laïc » lit-t-on dans la presse indienne. Plusieurs associations sikhs, scandalisées à l’idée que leurs coreligionnaires de France (ils seraient environ 7000) ne puissent pas vivre librement leur religion. Le port du turban fait partie intégrante de l’habillement et donc de l’identité sikh. Les Sikhs avaient menacé les services du Premier ministre Manmohan Singh, lui-même sikh, de manifester à l’arrivée du président français. Et d’ainsi empêcher le bon déroulement d’une visite officielle destinée à conclure des partenariats stratégiques militaires, économiques et de coopération contre le terrorisme.
Libéralisation du baiser en Inde ?
Une véritable révolution sociale pourrait être en cours en Inde. Dans le pays du Kama Sutra, les couples restent marqués par une forte pudeur dans la pratique des embrassades. Dans l’intimité comme dans les lieux publics où s’exerce la pression sociale. Néanmoins, un changement semble s’opérer. « Jusqu’à peu, les embrassades étaient vues comme une pratique occidentale et pas une chose à faire pour les Indiens. Mais cela change » explique Sanjay Srivastava, professeur de sociologie à l’Université de Delhi.
En Inde, alors que la plupart des mariages restent arrangés et que le taux de sexe avant le mariage est faible selon une récente étude gouvernementale, la culture du bisou entre les non-mariés a été longtemps découragée. Une pratique que même les couples mariés n’expriment pas en face des autres. Pourtant, selon des sociologues et des psychiatres, la popularité du bisou croit considérablement. Une enquête montre que 24 % des jeunes Indiens, éduqués et urbains s’adonnent passionnément aux baisers plusieurs fois par jour.
L’essor des baisers peut également être perçu comme le nouveau pouvoir de la jeune femme qui décide avec qui elle veut se marier. « Dans certains cas, les femmes sont maintenant à même de pouvoir choisir leur compagnon sans avoir à trop négocier avec leur famille » explique Debra Lieberman, professeur en psychologie de l’évolution.
Cette nouvelle approche se déclinerait également dans les pratiques sexuelles. « Durant des années, la plupart des hommes faisait l’amour avec leur partenaire comme dormir et bien peu dédiaient du temps pour les préliminaires. Maintenant, de nombreuses femmes sont capables de demander ce qu’elles veulent » analyse le fondateur du département de médecine sexuelle du Collège médicale de Mumbai.
Julien Lathus.