Ce mercredi, l’Inde devrait rejoindre les États-Unis, la Russie, Le Royaume-Uni, la France et la Chine dans le club des pays possédant des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le pays doit tester le missile Agni V qui peut atteindre une cible à 5000 km. Dans l’hindouisme, Agni est le dieu du feu et du foyer.
Le missile de trois étages et plus de 50 tonnes doit être lancé depuis l’île Wheeler au large de l’Orissa pour atteindre une cible dans le sud de l’océan indien. Le ministre de la défense indien, AK Antony assistera au lancement. « Cela sera un grand bond en avant pour les capacités stratégiques indiennes » déclare Ravi Gupta, porte-parole du ministère de la défense.
Il sera en mesure de pouvoir atteindre une large partie de l’Europe orientale et la totalité de l’Asie, ce qui inclut la Chine. Les médias indiens comme la stratégie militaire ont particulièrement retenu que des villes comme Pékin ou Shanghai pourront être à portée d’Agni V. Le missile peut emporter une charge nucléaire d’environ une tonne. Il pourra également servir à la mise en orbite de satellites.
L’Inde et la Chine s’étaient affrontées en 1962 et les deux pays continuent d’entretenir des désaccords frontaliers. De plus, l’Inde soupçonne Pékin de vouloir accroitre son influence dans l’océan indien depuis ces dernières années. « Alors que la Chine ne considère pas l’Inde comme un rival potentiel, l’Inde ne pense absolument pas de la même manière » affirme Rahul Bedi, analyste à New Delhi.
Les officiels indiens rétorquent que ce missile ne doit pas être perçu comme une menace. « Nous avons déclaré une politique de non-agression et nous ne visons aucun pays en particulier. Ce missile n’est une menace pour personne. Notre système balistique est à but purement dissuasif et il répond à nos besoins sécuritaires » rajoute Ravi Gupta.
Les stratèges indiens attendaient avec impatience la finalisation du projet Agni V depuis que la Chine avait déployé des missiles stratégiques au Tibet et dans la région autonome de Xinjiang. Dans cette province qui comporte le point de passage stratégique de Karakorum, l’Inde avait découvert l’an dernier des missiles dissimulés dans des silos à grain.
Cet essai intervient 10 ans après le premier test du missile Agni I par l’Inde. Depuis, la science militaire indienne a développé 4 autres de ces missiles d’une portée toujours plus grande. Agni VI est d’ailleurs en cours de création. Il devrait pouvoir détenir une portée de plus de 6000 km.
Sources
Dawn (Pakistan) en VO
Hindsutan Times (Inde) en VO
The Hindu (Inde) en VO
Julien Lathus