Le monde a fait part de ses inquiétudes quant aux tensions entre l’Inde et le Pakistan après l’assassinat de 2 soldats indiens. Les Etats-Unis ont conseillé aux 2 gouvernements de faire retomber la pression et a chargé ses émissaires dans la région de travailler dans cette direction. De son côté, l’ONU a empressé l’Inde et le Pakistan à respecter le cessez-le-feu tout en réduisant les tensions en utilisant la voie du dialogue.
Mercredi, Victoria Nuland, porte-parole du Département d’Etat américain a indiqué qu’elle avait demandé à ses ambassadeurs de travailler de concert avec les gouvernements indien et pakistanais. « Nous avons contacté nos ambassadeurs dans les 2 pays. Nous sommes inquiets des rapports de violences le long de la Ligne de Contrôle au Cachemire. A notre connaissance, les gouvernements des 2 pays sont actuellement en discussions et tentent de résoudre la situation aux plus hauts niveaux » explique-t-elle en demandant à l’Inde et au Pakistan de faire cesser les violences.
« Nous apportons notre plus fort soutien aux efforts d’amélioration des relations entre ces 2 pays. Nous avons également évoqué ces derniers incidents avec les 2 gouvernements en les enjoignant à se parler et à agir dans le calme. Nous avons conseillé à l’Inde et au Pakistan de désamorcer les tensions sur ce sujet tout en nous impliquant à la résolution de cette crise. La violence n’est pas une réponse pour les 2 pays » souligne-t-elle.
Au regard des progrès relationnelles des deux pays de ces dernières années sur des dossiers délicats, Victoria Nuland invite l’Inde et le Pakistan à dialoguer et à poursuivre sur la voie de la normalisation de leurs rapports. « Si les 2 pays peuvent coopérer ensemble, c’est ce qu’il y a de mieux. Si les 2 parties sont intéressées par un soutien des Nations-Unies, nous les soutiendront. Mais pour le moment, nous les enjoignons à se parler l’un à l’autre » reprend-t-elle.
De son côté, le Groupe d’Observation Militaire de l’ONU au Pakistan et en Inde (UNMOGIP) a indiqué être au courant que les armées des 2 pays étaient en contact sur l’affaire de la mort des 2 soldats au Cachemire et a appelé les 2 parties à respecter le cessez-le-feu et à faire retomber la pression par le dialogue. « Aucune plainte officielle n’a été émise de la part de l’armée indienne ou pakistanaise sur les accrochages du 8 janvier au cours desquels les 2 soldats indiens ont été tués » explique un observateur onusien.
Hier, Martin Nesirky, porte-parole de Ban ki-Moon indique néanmoins que la mission d’observation de l’ONU dans la région avait reçu une plainte émanant de l’armée pakistanaise sur les incidents du 6 janvier qui ont coûté la vie à un soldat pakistanais. « Une enquête sera menée dès que possible par le UNMOGIP, dans les limites de son mandat » déclare-t-il.
Le groupe d’observateurs de l’ONU a pour mission de surveiller l’application et le respect du cessez-le-feu dans le Cachemire depuis 1949. Actuellement, 39 casques bleus, 25 membres civils internationaux et 48 Indiens et Pakistanais forment le UNMOGIP. Depuis le début de sa mission, 11 membres de l’équipe ont trouvé la mort dans le cadre de cette surveillance.
En Inde, le Parti du Congrès comme le gouvernement ont fait part de leur colère après le mort des 2 soldats indiens. « Le Pakistan doit respecter son engagement et le cessez-le-feu. Comment pouvons-nous tolérer la mutilation de nos soldats. Une ligne rouge doit être tracée » indique le ministre de l’information. Rashid Alvi, porte-parole du Parti du Congrès a déclaré que le Pakistan ne devait pas jouer avec la patience de l’Inde. « Ce que le Pakistan a fait à l’intérieur de notre frontière est regrettable. Le Pakistan ne devrait pas jouer avec notre patience » déclare-t-il.
Sources :
Groupe d’Observation Militaire de l’ONU au Pakistan et en Inde
Hindustan Times (Inde) en VO.
The Times of India (Inde) en VO.
Julien Lathus